Maître Brahim ould Ebety, l’un des avocats les plus anciens du barreau de Mauritanie, qui fréquente assidûment les prétoires depuis une quarantaine d’années, et a plaidé à l’occasion des procès les plus médiatisés de l’histoire judiciaire du pays, avec une prédilection pour les affaires ayant une dimension relative aux droits humains et aux libertés, a été élu bâtonnier de l’Ordre national des avocats (ONA) de Mauritanie.
Il a été élu au second tour d'une élection âprement disputée contre son challenger, maître Ahmed ould Hadj Sidi, avec un score de 166 voix, contre 142. Les deux protagonistes n’avaient pu se départager au terme d’un premier tour organisé le jeudi 23 juillet 2020.
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Dans son programme, le nouveau bâtonnier entend redonner à la profession d’avocat, son lustre d’antan, c'est-à-dire l’indépendance et la dignité qui lui ont fait défaut, à l'instar de la justice, au cours de ces dernières années.
Des années marquées notamment par les pressions de l'exécutif sur la justice et sur le barreau de Nouakchott.
Toutefois, le nouveau régime du président Mohamed Cheikh el-Ghazouani avait tenu à rassurer les candidats que les autorités n'interfèreront pas dans l'élection du bâtonnier de l'Ordre national des avocats. Une décision qui a été fortement saluée par certains membres de la profession, dont notamment Me Ebetty.
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Le nouveau bâtonnier est depuis de nombreuses années l’un des défenseurs des droits de l’Homme en Mauritanie. Il lutte contre la torture, les détentions arbitraires et s’est engagé sur des dossiers qui lui ont attiré les foudres des régimes successifs, notamment en défendant le leader esclavagiste Biram Dah ould Abeid ou les négro-africains de Mauritanie après les exécutions extra-judiciaires des années de braise sous le régime de Maawiya ould Sidi Ahmed ould Taya.
Avec son élection, il s’engage à consolider le prestige de l’ordre et à assurer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif.