Plusieurs milliers de paysans de la région du Brakna, dans le département de Boghe (à 300 kilomètres au sud-est de Nouakchott, dans la vallée du fleuve Sénégal, habitant les communes de Dar El Barka et Ould Birome, sont mobilisés depuis quelques jours, pour faire échec à un projet agricole datant de 2015.
La Coalition Vivre Ensemble (CVE, un parti de l'opposition issu de la mouvance nationaliste noire), qui a soutenu la candidature de Kane Hamidou Baba à l’élection présidentielle du 22 juin 2019 en Mauritanie, dénonce «l’accaparement et le bradage des terres», dans une déclaration rendue publique hier, lundi 24 août 2020.
Le document revient sur le cas de l’attribution «à l’Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole (AAAID) de 3.200 hectares de terres», dans cette région.
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Ce problème revient au premier plan depuis quelques jours, suite à l’arrivée sur les lieux, d'engins destinés à réaliser des travaux d’aménagements.
Une perspective à laquelle les communautés qui vivent là s’opposent farouchement, en se regroupant sur les lieux.
La Coalition Vivre Ensemble (CVE) condamne «des attributions du foncier rural faites en violation flagrante des Codes foncier, forestier, agropastoral et environnemental. Des faits qui constituent une atteinte grave à la Charte Africaine de Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)».
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La déclaration réaffirme «un soutien total aux populations, rend l’Etat mauritanien seul responsable des conséquences de ces actes sur la paix et la cohésion sociale. Exige l’annulation pure et simple de tous les projets d’attribution des terres à vocation agropastorale, au vu des dangers qu’ils constituent. Encourage, à défaut de toute consultation ou consentement des populations, à refuser le bradage de leurs terres au profit de l’agro-business, au détriment de la paix et de la cohésion sociale».
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La question de l’accaparement des terres apparaît comme une bombe à retardement dans la partie mauritanienne de la vallée du fleuve Sénégal, mais aussi dans tous les pays d’Afrique, et à travers de nombreux pays du monde.
C'est ce qui explique «une annonce récente, aux allures de coup de tonnerre» de la Cour Pénal Internationale (CPI), classant cette pratique au rang des infractions qualifiées «de crimes contre l’humanité».