Très actif dans la défense de «l’honorabilité et de l’intégrité» de l’ancien président de la République, depuis sa démission du poste d’ambassadeur de Mauritanie à Londres, le brillant professeur de mathématiques a réveillé la verve des blogueurs tirant sans répit sur le pouvoir de Nouakchott.
Rapportée au contexte d’une enquête préliminaire sur la «corruption et les biens mal acquis» pendant la décennie écoulée, presque bouclée et l’imminence de la transmission du dossier au parquet, sa rencontre avec le président mauritanien suscite de multiples interrogations de la part de la presse et des analystes politiques.
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Du côté de l’entourage de Mohamed ould Abdel Aziz, on soutient la thèse d’une rencontre qui aurait eu la bénédiction de l’ancien président, lequel a parlé à Isselkou ould Ahmed Izidbih la veille de l’audience.
Ainsi, on laisse filtrer les signaux d’une décrispation après plusieurs mois de vive tension née de l’enquête préliminaire sur «les biens mal acquis». D’où le bien-fondé d’un éditorial du site d’informations en ligne «Initiatives News» qui s’interroge sur «de possibles pourparlers dans les coulisses». «Le président Ghazouani serait-il en train de tirer les ficelles pour tenter de sauver la tête de son vieil ami, alors que l’enquête préliminaire sur le dossier de la corruption est quasiment bouclée? Et l’indépendance de la justice? Et le principe de la séparation des pouvoirs dont on parle tant?».
Au-delà de ces questions, le même organe avance un scénario d’arrangement possible sur l’affaire que de nombreux internautes en Mauritanie qualifient «de casse du siècle». Constatant que le pilier du cercle des rares personnalités encore favorables à l’ancien chef de l’Etat a cessé ses attaques contre le régime Ghazouani, l’éditorialiste pense à une nouvelle stratégie probablement dictée par Aziz lui-même.
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«Isselkou est devenu brusquement fréquentable, au point d’être reçu avec tous les honneurs au Palais de la République». Un nouvel épisode à mettre au compte d’un scénario pour éviter la prison à l'ex-président et sur la base duquel «Aziz restituerait l’ensemble des biens mal acquis et se mettrait à la touche par rapport à toute activité politique».
Une option tout à fait jouable. Car il faut se rendre à l’évidence: le président actuel est très lié à Aziz et à ses hommes, et il court d’énormes risques en ouvrant un front contre eux. «En envoyant Aziz en prison, il faudrait en faire de même avec des centaines d’autres personnalités impliquées dans ces différents dossiers», poursuit l'éditorial.
Moussa Samba Sy, analyste et directeur de publication du Quotidien de Nouakchott prend le contre-pied de cette version. Car pour lui, «Isselkou ould Ahmed Izidbih est un citoyen. Il a formulé une demande d’audience auprès du président de la République, qui a été acceptée. Ceux qui connaissent l’état d’esprit de ce genre de cadre imaginent parfaitement bien qu’il ne peut s’inscrire dans la stratégie d’une opposition durable». En langage clair, l’ancien chef de la diplomatie et directeur de cabinet sous le règne Aziz aurait lâché ce dernier.