Mauritanie: nouvelles auditions de proches de l'ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz

L'ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz.

L'ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz. . DR

Le 27/10/2020 à 08h40, mis à jour le 27/10/2020 à 09h38

L’enquête préliminaire sur la décennie de gouvernance de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, se poursuit. Deux hommes d'affaires qui lui sont très proches ont été auditionnés par la police des crimes économiques. Explications.

Ces officiers ont auditionné, au cours du week-end dernier, deux hommes d’affaires proches de Mohamed ould Abdel Aziz. Des auditions qui interviennent alors que l’enquête préliminaire sur la décennie de gouvernance Mohamed ould Abdel Aziz semblait déjà bouclée.

Agissant sous le contrôle du parquet anti-corruption, les officiers de police chargés de la répression des infractions à caractère économique et financier, enquêtent en effet intensément depuis le déclenchement d’une enquête préliminaire sur la décennie de gouvernance de l’ex-président, Mohamed ould Abdel Aziz, de 2008 à 2019. Cette enquête se base sur un rapport établi par une commission de députés, qui avait été transmis à la justice le 5 août dernier.

Le premier à avoir été auditionné est Tfeil Laha, banquier. Egalement cousin de l’ancien chef de l’Etat, il possède des participations dans une banque islamique, «Bank Mouamalat Sahiha» (BMS).

Cet homme, dont l’ascension est qualifiée de «fulgurante» de l'avis de beaucoup, est également présent dans le secteur des assurances (Wafa Assurances), du ciment (en association avec des intérêts privés marocains) et des hydrocarbures (National PETROLUM/NP), etc.

La deuxième personnalité qui a été auditionnée par ces enquêteurs est Mohamed Abdallahi ould Yaha.

Perçu comme «un homme d’affaire incontournable des multinationales en Mauritanie sous le règne de Mohamed ould Abdel Aziz», il opère notamment dans le secteur de la pêche, des mines, du pétrole et de la représentation de marques de véhicules.

Ces tous derniers rebondissements illustrent parfaitement la complexité d’une procédure, aux nombreux tiroirs, qui peuvent cacher des «cadavres», selon l'expression utilisée par un fin connaisseur de ce dossier.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 27/10/2020 à 08h40, mis à jour le 27/10/2020 à 09h38