Il s’agit d’un document de 140 pages à travers lequel on note plus de 400 plaintes impliquant des sujets parfois historiquement sensibles, tels que la question de l’esclavage, les problèmes d’accès à l’état civil, le passif humanitaire né des exactions de la fin des années 80/début 1990, les questions liées au cadre de vie des populations, notamment des atteintes à l’environnement,...
Ce document a été remis au président mauritanien, Mohamed Cheikh El Ghazouani, il y a quelques semaines.
Le président de la CNDH, maître Ahmed Salem Bouhoubeiny, constate de prime abord «un climat favorable et une volonté politique de permettre à l’institution de jouer pleinement son rôle, ce qui ne signifie pas une absence d’abus ou de violation des droits de l’homme».
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Mais personne ne nous demande d’être complaisants. D’ailleurs, «nous sommes rebelles à la complaisance, et la CNDH entend accomplir pleinement sa mission qui consiste à relever les cas de non respect des droits humains, en discuter avec les autorités, dans la perspective de trouver des solutions».
Abordant l’épineuse la question du passif humanitaire, conséquence des exécutions extra-judiciaires des années 89/90/91, le président de la CNDH a parlé «d’un rapport clair, avec des recommandations précises, demandant une concertation entre le gouvernement et des associations nationales de défense des droits humains, pour un règlement de la question».
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De même, «au sujet de l’enrôlement, il a été également rapporté à la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) des cas de discrimination. Nous avons établi un pont avec l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés (ANRPTS) pour dépasser de telles pratiques car l’accès à l’état civil est un droit inaliénable attaché à tous les citoyens».
La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) est un organe constitutionnel consultatif, chargé de conseiller le gouvernement sur tous les sujets relevant de son domaine de compétences.