Après deux années de trêve politique, l'opposition mauritanienne sort de sa réserve. En effet, huit partis politiques ont fait une sortie très critique des deux années de gouvernance du président Mohamed Cheikh El Ghazouani.
Ces huit partis sont Al Moustaqbal, l'Alliance populaire progressiste (APP), la Coalition vivre ensemble (CVE), la Coalition vivre ensemble/réconciliation (CVE/R), le Parti mauritanien pour la défense de l’environnement (PMDE), le Parti radical pour une action globale (RAG) et le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul).
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Dressant le bilan des deux ans de pouvoir Ghazouani, Omar ould Yali, responsable du parti Radical pour une action globale (RAG), a rappelé l’espoir suscité par le changement de pouvoir en 2019, avant de constater qu’aujourd’hui encore «le pays reste confronté à des défis majeurs au premier rang desquels se situe celui de l’unité nationale, qui reste un vœu pieux, car mise à rude épreuve par des politiques étatiques de discrimination et d’exclusion sur la base de l’appartenance ethnique et raciale. Dans le même temps, l’esclavage persiste malgré une batterie de lois criminalisant la pratique. Par ailleurs, d’autres problèmes non moins aigus continuent à freiner les progrès du pays, notamment le tribalisme et le clientélisme érigés en mode de gouvernance et la hausse vertigineuse des prix des denrées de base».
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Pour sa part, Messaoud ould Boulkheir, leader de l’Alliance populaire progressiste (APP), ancien président de l’Assemblée nationale, a rappelé l’affaire Mohamed Abdel Aziz, ancien président de la République, détenu à titre préventif pour corruption et diverses autres infractions liées à la gouvernance. L’opposant historique exhorte la justice à faire son travail en toute indépendance, sans interférence de l’exécutif, mais reste très sceptique par rapport à une telle perspective.
Quant à Mohamed Abdallahi ould Dellahi, président du Parti mauritanien pour la défense de l’environnement (PMDE), il pointe du doigt «l’échec» du régime Ghazouani, plaide en faveur de l’égalité de tous les Mauritaniens et réclame un règlement du passif humanitaire (déportations et exécutions extrajudiciaires) dont la persistance reste une menace pour la cohésion nationale.