Le président Mohamed Cheikh el-Ghazouani boucle ses trois ans à la tête de la Mauritanie. Et pour de nombreux observateurs, c'est l'heure de tirer un bilan de sa gouvernance marquée grandement, il faut le reconnaitre, par la pandémie du Covid-19 et la crise ukrainienne.
Néanmoins, la députée Kadiata Malick Diallo, l'une des plus actives au niveau de l'hémicycle mauritanien, dresse un bilan plutôt négatif. Elle cite, à titre d’illustration, le recul du débat démocratique au niveau de l’Assemblée nationale. Une réalité marquée par une multiplication des obstacles à l’expression contradictoire, avec le contenu du nouveau règlement intérieur et la réduction du temps légal consacré aux questions orales des députés dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale.
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Au-delà de l’Assemblée nationale, cette élue déplore la réduction de l’espace public des libertés, marquée par une répression violente contre des manifestations pacifiques.
La députée se désole également de l’incapacité du gouvernement à élaborer et mettre en œuvre les projets, rendant impossibles les décaissements de financements nécessaires à leur réalisation. Elle rappelle qu’il s’agit là d’un triste constat établi par le ministre des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs.
Kadiata Malick Diallo approuve toutefois l’adoption d’une loi d’orientation relative à la réforme du système éducatif introduisant les langues nationales - peul, soninké et wolof - à l’école, tout en relevant les nombreuses insuffisances et ambigüités qu’il faudra absolument corriger par les futurs textes d’application.