La levée du contrôle judiciaire dont faisait l'objet l'ancien président Mohamed ould Abdel Aziz continue de susciter des réactions en Mauritanie. Pour rappel, l’ex-chef de l’Etat, comme une dizaine d'autres hautes personnalités sous sa gouvernance, a été renvoyé devant une cour anticorruption pour une série d’infractions liées à sa décennie de gouvernance (corruption, trafic d’influence, blanchiment…).
Interrogés par Le360 Afrique au sujet de ce nouveau développement, des acteurs de la société civile mauritanienne rappellent le principe de reddition des comptes et de protection des biens publics.
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Baliou Koulibaly, coordinateur de la Coalition Publiez ce que vous payez (CPQVP), commence par rappeler les droits fondamentaux de Mohamed ould Abdel Aziz, parmi lesquels celui de jouir de la liberté en attendant un procès, et surtout le principe de la présomption d’innocence, jusqu’à ce que sa culpabilité ait été formellement établie.
Dans le même temps, il invite la justice à faire toute la lumière sur une affaire d’une importance capitale et de grande valeur pédagogique, pour l’avenir de la gouvernance en Mauritanie, conformément aux instruments juridiques nationaux et internationaux de lutte contre la corruption, et aux engagements souscrits dans le cadre de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE), dont la gestion est une importante source d’actes présumés de prévarication.
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Quant à Mohamed Abdallah Belil, président de l’Observatoire mauritanien de lutte contre la corruption (OMLCC), il explique que son organisation, qui entend se constituer partie civile dans le traitement de cette affaire, se concerte actuellement avec ses avocats. Il reconnaît cependant les limites légales du champ d’action de l’OMLCC.
Belil clame également son attachement au respect des droits de la défense. Dans la foulée, il insiste sur l’importance du respect des dispositions de la législation nationale et internationale dans le domaine de la lutte anticorruption.