Mauritanie: les médecins annoncent une grève totale

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Le 05/05/2018 à 08h10, mis à jour le 05/05/2018 à 08h20

Après s'être contentés de manifester leur mécontentement par divers mouvements d'humeur pendant une quinzaine de jours, les médecins généralistes et spécialistes de Mauritanie annoncent une grève totale à partir de lundi. Explications.

Entamée depuis deux semaines, la grève des médecins généralistes et spécialistes de Mauritanie avait pris la forme d'arrêts de travail ponctuels et de ralentissements des soins dans certains services spécifiques. Elle va passer à la vitesse supérieure à partir du lundi 7 mai.

La nouvelle étape sera marquée par un arrêt total du travail, exception faite des urgences, selon le Syndicat des médecins et spécialistes de Mauritanie (SMSM).

Celui-ci déplore l’attitude du gouvernement, car n’ayant été approché par aucune autorité, malgré un mouvement suivi à 95%, qui a fortement paralysé les structures publiques de santé. Le SMSM entend donc durcir son action. 

Les médecins et spécialistes mauritaniens réclament «une hausse des salaires et indemnités». Ainsi, une source interne au mouvement signale que le salaire d’un spécialiste mauritanien est de 20.000 nouvelles ouguiyas. Naturellement, le médecin généraliste touche un traitement inférieur.

Dans le même temps, «des spécialistes étrangers, sans compétences supérieures: Cubains, Marocains et Tunisiens touchent un salaire quatre fois plus important».

Parmi les doléances de ce personnel figurent également «l’amélioration des conditions matérielles de travail, la clarification de la procédure d’avancement, la révision de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans, entre autres».

Le syndicat affiche ses bonnes dispositions pour l’ouverture de négociations avec le gouvernement. Cependant, il met en garde contre le rafistolage, estimant que les solutions partielles, avec l’usage du vieux principe «du bâton et de la carotte ne servira à rien, tout comme les séances de négociations stériles et vides de sens», dont l’unique objectif ne viserait qu’à gagner du temps.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 05/05/2018 à 08h10, mis à jour le 05/05/2018 à 08h20