Après une journée de grève, observée jeudi dernier, pour protester contre une «pression fiscale» exercée contre les établissements d'enseignement privé, le gouvernement mauritanien et les propriétaires de ces établissements semblent encore bien éloignés d’une dynamique de négociations.
Pire encore, un véritable dialogue de sourds s'est désormais instauré entre les protagonistes. L'illustration la plus patente en est cette déclaration du ministre mauritanien de la culture et de l’artisanat, Sidi Mohamed ould Maham. En tant que porte-parole du gouvernement, et en réaction à l’arrêt de travail observé le jeudi 24 janvier dernier, ce responsable a invité hier à Nouakcott les propriétaires des écoles privées du pays à s’acquitter de leurs impôts dûs à l'Etat.
Lire aussi : Mauritanie: les écoles privées en grève contre la pression fiscale
En plus de cette pression fiscale qu'ils critiquent fortement, ces propriétaires d’établissements scolaires privés revendiquent également l’application d’un texte de loi, relégué dans l'oubli depuis plusieurs années, et régissant le secteur de l’enseignement privé.
De son côté, le porte-parole du gouvernement mauritanien considère que «que ces grévistes ne sont pas dans leur bon droit en entreprenant le mouvement».
Sidi Mohamed ould Maham a d'ailleurs étayé ses propos en opposant cet argument selon lequel «ces écoles ont bénéficié d’une période de grâce fiscale de cinq années à partir de la date de leur création. Aujourd’hui, les propriétaires devraient simplement s’acquitter des impôts conformément à un principe citoyen. Mais il est regrettable de constater qu’au liieu d’adopter cette attitude responsable, ils entreprennent une action de nature à porter préjudice au cursus scolaire des enfants, en perturbant leurs études par des journées de grève intempestives et injustifiées». Cet argument va-t-il être entendu?