Confirmation d’une vision commune avec Bamako ou simple visite pour renforcer les relations entre deux voisins? Deux jour après la visite du nouveau président burkinabè au Mali, la question reste posée et intéresse les milieux diplomatiques au plus haut point.
Cette visite n’est pas anodine, puisque les militaires de Bamako, qui ne cessent de se démarquer de la France, sont mis au ban de la communauté des pays ouest-africains et plus particulièrement des ex-colonies françaises.
La rupture est consommée avec le Niger. Avec la Côte d’Ivoire, dont 46 militaires accusés d’être des mercenaires sont entre les mains de la justice malienne, les relations sont loins d’être chaleureuses. Quant aux relations avec Dakar, elles ont également pris un coup depuis l’embargo imposé dans le cadre des sanctions de la CEDEAO.
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De plus, depuis ces fâcheuses sanctions, Bamako avait quitté le G5 Sahel dont Paris est le parrain attitré. C’est dire que la visite d’Ibrahim Traoré, au-delà de renforcer l’axe Bamako-Ouagadougou, redonne au Mali sa place au sein des pays du Sahel en particulier et de l’Afrique de l’Ouest en général.
C’est au vu de cette importance que Bamako a mis les petits plats dans les grands pour recevoir son hôte mercredi dernier. A sa descente d’avion sur le tarmac de l’aéroport international Président Modibo Keïta de Bamako-Senou, le nouveau président burkinabè a été accueilli par son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.
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Le Premier ministre par intérim, le président du Conseil National de Transition, des membres du gouvernement ainsi que les membres du corps diplomatique et consulaires, étaient également présents à l’aéroport pour accueillir cet hôte de marque.
Après un tête-à-tête au salon d’honneur de l’aéroport, les deux chefs d’Etat se sont dirigés vers le palais présidentiel à Koulouba, où ils se sont entretenus sur des sujets d’intérêt commun, notamment les transitions dans leurs deux pays, la sécurisation de leur frontière commune et la lutte contre le terrorisme.