Afrique du Sud: une Commission d’enquête sur les circonstances de l’amarrage d’un navire russe au large des côtes du Cap

Le président russe Vladimir Poutine et le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Le 29/05/2023 à 08h55

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a désigné une Commission indépendante pour enquêter sur les circonstances de l’amarrage, en décembre dernier, d’un navire russe au large des côtes du Cap-Occidental, au sud-ouest du pays, a indiqué dimanche la Présidence.

«À travers cette enquête, le gouvernement cherchera à établir les circonstances qui ont conduit à l’accostage du cargo russe, au chargement présumé de la cargaison et à son départ de (la base navale, NDLR) de Simon’s Town entre le 6 et le 9 décembre», a déclaré le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya, dans un communiqué.

Il a ajouté que le chef de l’Etat a décidé d’ouvrir l’enquête «en raison de la gravité des allégations, de l’intérêt public et de l’impact de cette affaire sur les relations internationales de l’Afrique du Sud».

«Le panel a été chargé d’identifier les personnes qui étaient au courant de l’arrivée du cargo et, le cas échéant, du contenu déchargé ou chargé, du départ et de la destination de la cargaison», a-t-il poursuivi.

Selon le communiqué, la Commission composée du juge à la retraite Phineas Mojapelo et des avocats Leah Gcabashe et Enver Surty, évaluera si les obligations constitutionnelles, légales ou autres ont été respectées en ce qui concerne ce cargo.

Le panel finalisera son enquête dans les 6 semaines suivant sa nomination et devra remettre son rapport au Président dans les 2 semaines suivant la conclusion de ses travaux, relève la même source.

L’ambassadeur américain à Pretoria a récemment accusé, lors d’une rencontre avec des médias locaux, l’Afrique du Sud d’avoir fourni un soutien militaire à la Russie, en dépit de sa neutralité déclarée dans le conflit avec l’Ukraine.

Selon Reuben Brigety, les États-Unis sont convaincus que «des armes et des munitions ont été chargées» à bord d’un cargo russe, amarré près du Cap début décembre dernier, «avant qu’il ne reparte vers la Russie».

Le gouvernement sud-africain a, quant à lui, démenti ces «allégations». Il a toutefois exprimé ses inquiétudes face à la possibilité d’être exclu par les États-Unis de la liste des pays bénéficiaires de la Loi sur la Croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA).S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, Ebrahim Patel, a déclaré que le gouvernement «devrait faire tout son possible» pour conserver sa relation commerciale spéciale avec les États-Unis à la lumière des dernières tensions diplomatiques entre les deux pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/05/2023 à 08h55