Les relations entre la Russie et l’Afrique subsaharienne datent de plusieurs décennies et se sont renforcées depuis quelques années à la faveur d’évènements qu’ont connus certains pays de la région. Les plus marquants étant le maintien dans la pauvreté de plusieurs ex-colonies de la France, la montée de l’insécurité malgré les accords signés avec la France, le maintien au pouvoir des leaders politiques visiblement aux ordres de l’ex-colonisateur et la recrudescence des coups d’Etat notamment en Afrique de l’Ouest.
Mises bout à bout, ces situations laissent planer le doute sur la réelle collaboration de la France avec ses anciennes colonies. Une collaboration voulue pourtant gagnant-gagnant par de nombreux Africains. A Yaoundé comme partout au Cameroun, les citoyens sont réellement remontés à la seule évocation de la France.
Un septuagénaire rencontré au quartier Mendong ne nous l’a pas caché : «Il est désormais clair pour tout le monde que la France roule uniquement pour ses intérêts. Avec la complicité de nos dirigeants, elle exploite nos ressources sans contrepartie. Voilà pourquoi nous sombrons dans la pauvreté».
Et à un autre de renchérir que «l’Allemagne a été d’un grand apport pour notre pays que la France. Je préfère encore les pays asiatiques comme la Chine, le Japon et la Corée qui nous apportent leurs technologies».
De ces déclarations, il y a lieu de donner raison aux pays africains qui expriment désormais leurs nouvelles exigences en termes de coopération avec d’autres puissances européennes comme la Russie.
La Russie n’est pas vue comme le messie mais plutôt un collaborateur. D’où le conseil d’un expert des relations internationales Paul Stéphane Menounga qui demande aux pays africains d’éviter de coopérer avec la Russie en rangs dispersés. Pour lui, la Russie devrait coopérer avec la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) par exemple, et non avec chacun des pays membres de cette sous-région.