Au pouvoir avant le putsch, le Parti démocratique gabonais tente de renaître de ses cendres

Les partisans du Parti démocratique gabonais (PDG).

Le 11/10/2024 à 14h12

VidéoPlus d’un an après avoir perdu le pouvoir à la suite du coup d’État militaire du 30 août 2023, le Parti démocratique gabonais se relance dans le jeu politique. Le secrétariat provisoire du PDG, confié à Angélique Ngoma, reprend du service pour participer à la transition en cours dans le pays. La hiérarchie du vieux parti cher à feu Omar Bongo a organisé une série de rencontres avec ses militants et organes de base pour marquer sa rentrée politique.

Selon les responsables du Parti démocratique gabonais (PDG), la rentrée politique de leur parti est placée sous le triptyque: enseignements, opportunités et perspectives. Un comeback qui a pour vocation de remobiliser les militants et sympathisants presque désemparés en pleine période d’exception que traverse le Gabon.

Les délégués de l’intérieur du pays ont fait le déplacement à Libreville pour prendre les orientations de la direction du parti «Il était important pour nous de nous asseoir avec notre directoire pour avoir une ligne politique claire face au contexte politique particulier dans lequel nous sommes...Nous ne pouvons pas être absents de ce qui se dit ou se fait», a déclaré, Solange Nathalie Ogoula, membre de l’Union des femmes du parti démocratique gabonais (UFPDG), Ogooué-Maritime.

Ouverte à tous les organismes du PDG, cette rentrée politique est, de l’avis des cadres du parti, l’occasion d’envisager de nouveaux mécanismes de concertation et de prises de décision collective à partir d’une impulsion nouvelle de leurs instances pour tirer efficacement profit de leurs qualités et de leurs compétences. Les jeunes du PDG ne pouvaient donc pas rater cette rencontre. «L’UJPDG est là pour donner son point de vue sur tous les sujets avec l’espoir qu’il soit entendu comme cela a été promis par le directoire. Déjà nous réaffirmons notre oui au référendum», affirme, Igor, membre de l’Union des jeunes du PDG dans l’Ogooué Ivindo.

Même son de cloche chez le délégué provincial de l’UJPDG dans la province du Woleu-Ntem, pour Christophe Efa’a, l’heure est à la reconstruction du parti. «Parce que nous sommes l’avenir de ce parti, nous sommes là pour apprendre de nos dirigeants et pour relayer la bonne information sur le terrain», a-t-il, déclaré.

Depuis le 30 août 2023, date de la prise de pouvoir par les militaires, le PDG a subi des coupes drastiques avec des démissions, des dénonciations et même ce qui a été qualifié de «traitrise» de certains anciens militants. La rentrée politique du parti est considérée par tous comme un test grandeur nature sur sa capacité à se régénérer en s’adaptant au cap fixé par les autorités de la transition.

«Depuis notre déclaration du 9 septembre 2023, sommes dans la logique d’un soutien responsable fait de loyauté, de transparence et de respect. Lorsque c’est bon, nous disons que c’est bon et on appuie, lorsque c’est moins bon, nous le faisons savoir. Pour cela, nous n’avons pas besoin de nous répandre dans la rue. Et jusqu’à présent nous sommes heureux de voir que certains de nos amendements lorsqu’il s’agit des textes, sont pris en compte», soutient, Paul Biyoghe Imba, premier vice-président du PDG.

En clair, le PDG se définit désormais comme une force de propositions et non comme un contre pouvoir. La reprise des activités du PDG intervient quelques semaines après la décision prise par Ali Bongo de renoncer à la vie politique. L’ancien chef de l’État était le président du parti.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 11/10/2024 à 14h12