Il est ainsi admis qu’une bonne gouvernance, caractérisée par la transparence, la responsabilité et l’efficacité dans la prise de décisions à différents niveaux, peut contribuer à favoriser la croissance économique, le développement durable et le bien-être des citoyens.
D’où l’intérêt mondial accordé aux rapports portant sur la gouvernance, particulièrement celui de Chandler Institute of governance et son classement Chandler Good Government Index (CGGI) 2025 -l’Indice Chandler de bonne gouvernance CGGI). Ce dernier mesure les résultats des gouvernements, analyse leurs capacités de gouvernance, essentielles pour garantir une performance durable, quelle que soit leur obédience politique.
Selon l’institut basé à Singapour, le classement 2025 intervient dans un contexte mondial marqué par la multiplication des protestations, des troubles sociaux et une érosion de la confiance dans les institutions politiques et économiques.
Pour l’édition 2025, Chandler a passé en revue 120 gouvernements qui ont été jaugés à l’aide de 35 sous-indicateurs équipondérés, regroupés sept piliers: «Leadership et vision stratégique», «Lois et politiques solides», «Institutions solides», «Supervision financière», «Marchés attractifs», «Influence et réputation mondiales» et «Aider les populations à s’élever».
À partir de ces indicateurs, Chandler effectue son classement en attribuant une note à chaque facteur. Pour chaque pilier, les 120 pays sont notés de 1 (meilleur score) à 120 (la pire note). À titre d’exemple, pour «Leadership et vision stratégique” Singapour a obtenu 1 et le Venezuela s’est vu attribuer le score de 120.
En fonction des notes obtenues, les pays sont classés sur une échelle graduée de 0 à 1. Plus un pays est performant, plus son score est proche de 1. Singapour occupe le premier rang des pays les plus performants en matière de gouvernance avec un score de 0,875, devant le Danemark (0,833), la Norvège (0,830), la Finlande (0,827) et la Suède (0,821).
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Aux dernières loges, le Venezuela (0,209, 120e), Sierra Leone (0,272, 119e), l’Angola (0,285, 118e), le Zimbabwe (0,287, 117e) et le Nigeria (0,289, 116e) se partagent les plus mauvaises notes.
En Afrique, 28 pays figurent dans ce classement, et sont globalement catégorisés en performances «moyennes» et «faibles». Le score moyen du continent est de 0,400. «En tant que région, l’Afrique continue de faire face à des défis pour améliorer la qualité de la gouvernance. Le score moyen des pays africains est le plus bas de toutes les régions, malgré une légère amélioration entre 2024 et 2025», lit-on dans le rapport.
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Toutefois, tous les pays ne sont pas logés dans la même enseigne. Et comme c’est souvent le cas, c’est Maurice qui occupe le premier rang africain en matière de bonne gouvernance. Malgré un recul de 5 places, le pays se hisse au 51e rang mondial avec un score de 0,553. Le pays doit ce rang à ses performances au niveau des piliers «Lois et politiques solides» (36e), «Leadership et vision stratégique» (38e) et «Institutions solides» (40e). Maurice doit faire des efforts au niveau du critère de «Supervision financière» (92e).
Derrière Maurice, le Rwanda suit au 59e rang mondial. Le pays des Mille collines doit cette position à ses scores au niveau des critères «Leadership et vision stratégique» (19e), «Marchés attractifs» (37e) et «Lois et politiques solides» (47e). Le pays affiche des faiblesses au niveau des piliers «Influence et réputation mondiales» (95e) et «Aider les populations à s’élever» (91e).
Avec un score de 0,466, le Maroc se classe au 4e rang africain et 75e mondial grâce aux piliers «Leadership et vision stratégique» (50e), «Supervision financière» (70e) et «Marchés attractifs» (71e). Le Royaume doit toutefois fournir des efforts au niveau des piliers «Aider les populations à s’élever» (85e) et «Institutions solides» (87e).
Malgré son rang en matière de solidité des institutions, le rapport Chandler avance quel «le Maroc a enregistré la plus forte amélioration du score en Afrique en matière de capacités de données. Le pays a déployé des efforts pour améliorer la transparence gouvernementale et les infrastructures numériques, notamment dans le cadre de sa vision ”Maroc numérique 2030”».
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Le Top 5 est fermé par l’Afrique du Sud avec un score de 0,461 qui le classe au 77e rang mondial. Si le pays affiche une bonne performance au niveau des piliers «Leadership et vision stratégique» et «Marchés attractifs» en se classant au 40e et 45e rang mondial, le pays arc-en-ciel occupe le 113e rang mondial sur 120 en ce qui concerne le pilier «Aider les populations à s’élever». Une position qui s’explique par le taux de chômage élevé et les inégalités criantes dans les répartitions de richesses.
Top 5 des meilleures
Rang Afrique | Pays | Score | Rang mondial |
---|---|---|---|
1er | Maurice | 0,553 | 51e |
2e | Rwanda | 0,507 | 59e |
3e | Botswana | 0,501 | 61e |
4e | Maroc | 0,466 | 75e |
5e | Afrique du Sud | 0,461 | 77e |
Source: Chandler Institute of governance
En conclusion, il est impératif que les pays d’Afrique améliorent la qualité de leur la gouvernance, condition sine qua non pour intéresser les partenaires économiques et garantir leur développement.