Les manifestants se sont rassemblés dans le centre de la capitale burkinabè malgré une pluie battante, pour un meeting à l’appel de la Coordination nationale des organisations de la société civile du Burkina Faso (CNOSC/BF), qui regroupe une vingtaine d’organisations.
«Oui à la relecture de la Constitution», «Non à la politique française de diabolisation du Burkina», «Oui à la liberté du peuple dans ses choix de partenariats», ont notamment scandé les manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux du Mali et de la Guinée, deux autres pays dirigés par des militaires.
«Notre souveraineté ne doit plus être partielle mais totale. Elle est non négociable», a déclaré le président de la CNOSC/BF, Alassane Sawadogo. «C’est pourquoi (...) nous disons oui à un changement constitutionnel qui sera basé sur les aspirations et à l’image des réalités burkinabè».
Selon lui, la Constitution actuelle du Burkina Faso a été «calquée sur le modèle français» et est «inadaptée au contexte actuel» du pays.
La manifestation vise aussi à «réaffirmer à l’opinion nationale et internationale la légitimité du capitaine Traoré et de son gouvernement qui tire sa source du peuple burkinabè et en qui nous nous reconnaissons par ses prises de décisions qui répondent aux aspirations profondes de notre peuple», a de son côté déclaré Adama Compaoré, membre de la Coordination.
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Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022 - le second en huit mois -, a depuis obtenu le départ des troupes françaises basées à Ouagadougou, et s’est rapproché de la Russie et du Mali, autre pays de la région dirigé par un régime issu d’un putsch opposé à la France et confronté à la violence jihadiste.
Le Mali vient d’organiser un référendum sur un projet de nouvelle Constitution, approuvé par 97% des 39,4% de votants.
Mi-juin, le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, avait déclaré: «les Occidentaux ont construit leurs Constitutions en fonction de leur histoire. Il nous faut donc un retour à nos racines».
Le Burkina est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Elles y ont fait depuis plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.