L’omnipotent chef de l’Etat, 90 ans, doit également nommer dans les 10 jours qui viennent 30 sénateurs de plus.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a même renforcé sa domination totale sur la chambre haute du Parlement puisque l’opposition disposait de sept sièges dans le Sénat sortant.
Les listes du RDPC, arrivées largement en tête dans chacune des dix régions administratives du Cameroun, ont remporté la totalité des sièges dans chacune de ces régions, selon les résultats lus par Clément Atangana, le président du Conseil Constitutionnel, au cours d’une cérémonie diffusée en direct sur la CRTV, la télévision publique.
Dans les dix régions de ce pays d’Afrique centrale peuplé de quelque 28 millions d’habitants, 10 partis avaient présenté des candidats à 11.134 grands électeurs: conseillers régionaux, conseillers municipaux et chefs traditionnels.
Le RDPC était le seul parti à avoir présenté des listes dans la totalité des dix régions. Il contrôle 316 communes sur les 360 que compte le Cameroun.
Lire aussi : Les Camerounais célèbrent les 90 ans de leur Président
A l’Assemblée nationale, le parti de M. Biya et ses alliés disposent aussi d’une écrasante majorité de 164 députés sur 180, élus en février 2020.
Le seul enjeu des sénatoriales réside dans l’élection, une fois les 30 sénateurs supplémentaires nommés le chef de l’Etat, du président du Sénat, qui est constitutionnellement chargé de l’intérim en cas de vacance à la tête du pouvoir. Mais il doit organiser une présidentielle dans les 120 jours, à laquelle il n’a pas le droit de se présenter.
Le sortant, Marcel Niat Njifenji, 88 ans, très proche de M. Biya, occupe ce poste depuis 10 ans.
La « succession » de Paul Biya est sur toutes les lèvres. En cas de décès ou d’incapacité du président, le RDPC devra désigner un dauphin qui aura toutes les chances de remporter la présidentielle. Mais aucune personnalité, même parmi les plus proches de M. Biya, n’ose s’avancer publiquement.
Paul Biya dirige le Cameroun depuis 1982 d’une main de fer, accusé régulièrement par l’ONU et les ONG internationales de réprimer impitoyablement l’opposition dans la rue et une sanglante rébellion séparatiste dans les deux régions de l’ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise.