Au Cameroun, le football n’est plus seulement un loisir populaire. Il est désormais un outil de mobilisation politique à l’approche des élections.
Les échéances électorales débuteront au Cameroun l’année prochaine avec la tenue probable, au mois d’octobre, de l’élection présidentielle, suivie en 2026 par les élections législatives et municipales.
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Ce calendrier est connu de tous les acteurs politiques qui entendent briguer des mandats pour la première fois ou renouveler la confiance de leurs électeurs. Pour ce faire, chacun se déploie sur le terrain.
Tandis que certains marquent leur présence dans les débats politiques sur les plateaux de radios et de télévisions publiques et privées, d’autres organisent ou financent des championnats de football vacances, une opportunité pour asseoir leur notoriété dans leurs localités.
Au quartier Cité Verte à Yaoundé, dans le 2ème arrondissement, l’objectif est de rassembler le plus grand nombre de jeunes en âge de voter, comme l’explique le promoteur d’un championnat, «quand on est leader politique, on doit saisir toutes les opportunités de garder la flamme militante allumée. C’est pourquoi j’ai organisé ce championnat de vacances dont l’objectif est de préparer nos jeunes militants aux futures échéances électorales.»
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Cette pratique est répandue dans tout le pays, où presque tous les villages et villes vibrent au rythme de ces animations, au profit des populations qui trouvent l’occasion de se rapprocher de leurs élites politiques, parfois absentes durant de longues périodes.
Les championnats de football de vacances, au-delà d’une simple occupation pour les jeunes, s’apparentent alors à des meetings politiques au service des partis en période électorale.
Il est intéressant de noter que sur les 100 championnats organisés, 80 le sont par des responsables du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), les 20 autres relevant de confessions religieuses, d’autres partis politiques et d’associations apolitiques à but non lucratif.