Côte d’Ivoire: Blé Goudé demande une amnistie pour pouvoir se présenter à la présidentielle

Charles Blé Goudé, pilier du régime de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

Charles Blé Goudé, pilier du régime de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

Le 12/12/2024 à 06h57

L’opposant ivoirien Charles Blé Goudé, acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité mais toujours condamné dans son pays, a demandé mercredi à Abidjan au président Alassane Ouattara de l’amnistier, afin qu’il puisse se présenter à la prochaine élection présidentielle, en octobre 2025.

M. Blé Goudé a appelé «solennellement» le président à «prendre une loi d’amnistie pour que soient effacées les infractions retenues» contre les acteurs de la crise de 2010-2011, afin de «tourner définitivement cette page triste» de l’histoire récente du pays.

Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle pendant cette crise où les affrontements entre le camp du président sortant Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara avaient fait plus de 3.000 morts.

Mais il reste sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire, à 20 ans de prison pour des faits liés à cette crise.

Si cette peine n’est pas exécutée depuis son retour en 2022, elle l’empêche d’être inscrit sur la liste électorale et donc de se présenter aux élections.

«J’ai toujours contesté cette condamnation que j’ai jugée politicienne. C’est une injustice à laquelle il faut répondre», a précisé M. Blé Goudé mercredi, devant la presse, après une rencontre avec des responsables de la Commission électorale indépendante (CEI), où il a appelé au «dialogue».

«Je ne veux pas qu’on prive l’Afrique et la Côte d’Ivoire de son atout, c’est-à-dire sa jeunesse. Je veux représenter ma génération et je souhaite qu’on ne me prive pas de ce droit-là», a ajouté Charles Blé Goudé, qui à 52 ans est considéré comme jeune au sein de la classe politique ivoirienne.

Plusieurs acteurs de la crise de 2010-2011 ont annoncé leur candidature à la présidentielle de 2025.

Laurent Gbagbo, lui aussi acquitté par la CPI, a été gracié en Côte d’Ivoire par le président Ouattara, mais pas amnistié, et reste également inéligible.

Son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo, également candidate déclarée, a en revanche été amnistiée en 2018 et est inscrite sur la liste électorale.

M. Ouattara n’a pas encore indiqué s’il comptait briguer ou non un quatrième mandat en 2025.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/12/2024 à 06h57