Côte d’Ivoire: le parti de Gbagbo appelle à manifester le 8 novembre

L'ancien président ivoirien et président du Parti populaire africain de Côte d'Ivoire (PPA-CI) Laurent Gbagbo salue ses partisans aux côtés de son épouse Nady Bamba lors d'un meeting à Abidjan le 8 février 2025, en prévision de l'élection présidentielle d'octobre 2025.. AFP or licensors

Le 30/10/2025 à 08h29

Le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, désormais opposant, a appelé mercredi à une manifestation le 8 novembre pour notamment dénoncer des violences qui ont lieu lors du scrutin présidentiel, samedi, dans certaines localités du pays.

Le président sortant Alassane Ouattara été réélu avec près de 90% des voix lors de ce scrutin dont étaient exclus par la justice des dirigeants d’opposition comme Laurent Gbagbo, une décision qui avait tendu le climat pré-électoral.

Samedi, environ 2% des lieux de vote ont été perturbés dans le pays mais de violents incidents ont éclaté dans des localités du centre-ouest, notamment.

Au total, onze personnes sont mortes depuis mi-octobre, selon la société civile et les autorités, dont trois à Nahio (centre-ouest) le jour du vote dans des affrontements entre votants et tenants du boycott, selon le procureur.

Le Parti des peuples Africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI) de M. Gbagbo accuse les autorités d’une «violente répression» et avance un bilan de 23 morts, en octobre.

Répétant sa «détermination à se dresser» contre le 4ème mandat de M. Ouattara qu’il estime anticonstitutionnel, le PPA-CI appelle à une «grande marche pacifique le 8 novembre afin de protester contre les massacres de populations et exiger la libération de tous les prisonniers politiques».

La Côte d’Ivoire a interdit depuis mi-octobre pour deux mois les marches organisées par les partis qui ne concouraient pas à la présidentielle, invoquant des risques de trouble à l’ordre public.

Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées et des dizaines condamnées à trois ans de prison ferme pour avoir participé à ces marches.

Le procureur d’Abidjan a annoncé mardi que des armes de guerre avaient été trouvées chez des membres présumés du service d’ordre du PPA-CI, liés selon lui à l’organisation d’une manifestation.

Le même jour une vingtaine de cadres du PPA-CI et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) l’autre grande formation d’opposition qui n’a pas participé à la présidentielle, avaient été convoqués par la police, pour un motif inconnu.

Mercredi, le secrétaire général du PPA-CI, Jean-Gervais Tcheidé a affirmé que selon ses informations, ces convocations étaient «suspendues», ce que la police ivoirienne a confirmé.

«Ces manœuvres (...) visent à empêcher les députés de se porter candidats aux prochaines législatives» a-t-il ajouté devant la presse.

Les législatives sont prévues le 27 décembre.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/10/2025 à 08h29