Coup d’Etat au Niger: l’ancien président de la République Mahamane Ousmane réagit

L’ancien président de la République Mahamane Ousmane.

Le 04/08/2023 à 09h53

VidéoUne semaine après le coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum, l’ancien président et candidat malheureux à la dernière présidentielle de décembre 2021, Mahamane Ousmane, est sorti de sa réserve. Tout en condamnant à demi-mot cette prise du pouvoir par la force, il appelle à une transition politique d’une durée raisonnable et s’oppose à toute intervention étrangère.

Ses apparitions sont rares, ses prises de parole autant. L’ancien président du Niger, Mahamane Ousmane a fait une sortie une semaine, jour pour jour, après le coup d’État du 26 Juillet dernier, qui a renversé le président élu démocratiquement Mohamed Bazoum et consacré l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Dans son intervention, le premier président de la République de l’ère démocratique, déposé en 1996 suite à un coup d’État militaire, a exprimé sa condamnation de principe de ce coup de force.

Toutefois, il a pointé du doigt la responsabilité du «régime défunt», comme il l’a qualifié, du fait de sa mal-gouvernance et de sa mauvaise gestion de la crise sécuritaire.

Il a ensuite appelé à une transition à durée raisonnable, tout en rejetant en bloc toutes les sanctions économiques et financières infligées par la CEDEAO et de L’UEMOA à l’encontre du Niger et qui auront de graves et lourdes conséquences sur la vie socioéconomique du pays, déjà fragilisée par plusieurs chocs. Le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde.

Par ailleurs, Mahamane Ousmane s’est dit opposé à toute intervention militaire au Niger d’une force extérieure avant d’appeler la communauté régionale, continentale et internationale à être aux côtés des Nigériens pour une sortie de crise pacifique dans l’intérêt du pays.

Rappelons que Mahamane Ousmane, ancien président du Niger entre 1993 et 1996, avait été battu au second tour de la dernière élection présidentielle de décembre 2021 par le président déchu Mohamed Bazoum du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS).

Surnommé le «Maradona de la politique» nigérienne, l’ex-président, en validant le putsch et en demandant une transition à durée raisonnable, semble vouloir se positionner à l’avance.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 04/08/2023 à 09h53