Laurent Gbagbo avait donné rendez-vous à toutes les fédérations de son parti ainsi qu’à la jeunesse ivoirienne à la mythique place Ficgayo de la commune de Yopougon, pour célébrer, selon lui, la justice. «Ce 31 mars marque la réparation d’une injustice», a-t-il indiqué, face à une foule de militants.
Dans son discours, le président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) est revenu en détail sur son arrestation puis son procès devant la Cour pénale internationale (CPI). «Le 31 mars a rendu la liberté à des personnes qui n’avaient pas à être en prison», a-t-il lancé d’emblée, avant d’aborder la question des personnes décédées lors de cette crise.
Laurent Gbagbo a suscité la controverse en affirmant qu’il ne croyait pas que la guerre avait entraîné la mort de 3.000 personnes. «Une guerre a éclaté en Côte d’Ivoire, à suite de laquelle j’ai été accusé et déporté à la CPI. Plus de 10 ans après mon incarcération, la cour a décidé que je suis innocent et m’a acquitté (...). Cependant, une question demeure: qui est donc l’auteur des morts enregistrées en Côte d’Ivoire pendant la crise?»
«Je conseille à notre pays de continuer de rechercher les coupables des violences», a invité Laurent Gbagbo.
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Selon le président du PPA-CI, le chiffre officiel de 3.000 personnes tuées n’est pas juste. «Je crois qu’il y a eu plus de morts que cela, quand on pense à Duékoué, à Bangolo, à Facobly, à Kouibly et toute la route descendant du pays wê jusqu’à Abidjan. Des gens ont été tués (…), on m’a arrêté, moi Laurent Gbagbo, chef de l’Etat, et incarcéré d’abord à Korhogo, où j’ai fait huit mois, puis à la Haye, où j’ai fait huit ans», a déclaré Laurent Gbagbo.
Après ce discours qualifié de «rassurant» par ses sympathisants, le président du PPACI a donné un autre rendez-vous à la jeunesse avec qui il échangera de leur avenir.
Le 31 mars 2021, l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire avait été acquitté de crimes contre l’humanité commis lors de la meurtrière crise postélectorale de 2010-2011.