De Bamako à Libreville en passant par Ouagadougou et Abidjan, rejet massif d’une France néocolonialiste et paternaliste

Des jeunes Burkinabè brandissent une pancarte anti-française.

Le 13/02/2023 à 11h07

VidéoDepuis la recrudescence des actes terroristes sur leur territoire, les Africains ne cessent de soupçonner l’ex colonisateur de manœuvres dilatoires pour garder la main mise sur les richesses du continent. De l’Afrique centrale à l’Afrique de l’ouest, les avis sont unanimes: pour l’émergence du continent, la libération des populations oppressées est le seul voie possible.

Dans leurs relations avec l’ancien colonisateurs, les Africains sont unanimes. Si si leur continent tarde à se développer jusqu’à présent, la faute doit être rejetée sur ceux qui se sont servis, et se servent encore, des richesses naturelles des différents pays qui composent le berceau de l’humanité. Parmi ces colonisateurs, la France est, voire la plus, indésirable du le continent. Leur argument tient au fait que du point de vue du niveau de développement des autres pays qui n’ont pas été sous le contrôle de cette puissance occidentale pendant la période de la colonisation. Les Africains prennent pour exemple le Nigéria et l’Afrique du sud colonisés par la Grande Bretagne. L’Angola l’a été par l’Espagne.

Pour les peuples qui ont connu le joug de la domination occidentale, le Royaume-Uni et l’Espagne, une fois la colonisation terminée, se sont éloignés des affaires de leurs ex-colonies. L’indépendance est la fois politique et économique.

Contrairement à la France qui a changé le mode d’administration de ses territoires en leur accordant une indépendance de façade. Une dépendance d’un autre genre qui impose à ses ex-administrés d’avoir un recours perpétuel à ses services. «Imaginez-vous, plus de 60 ans après les indépendances, la France impose encore aux populations africaines leurs modes de gouvernance et va même jusqu’à choisir les dirigeants de nos pays», déclare un panafricaniste ivoirien. Ces témoignages de citoyens, qui n’engagent que leurs auteurs, ne sont aucunement des positions officielles.

Pour la majorité, il est temps que les pays africains envisagent de nouvelles pistes de coopération gagnant-gagnant qui donnera pour une impulsion rapide à leur émergence. Certains s’accordent à dire que la France a montré ses limites, d’où la perte de confiance. Mais il ne s’agit pas de faire confiance à une autre puissance étrangère. L’avenir de l’Afrique ne dépend que de ses fils et filles. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas d’amis entre les Etats ? Ils ne sont liés que par les intérêts.


Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance), Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance), Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance), Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance) et Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 13/02/2023 à 11h07