La Commission électorale a validé huit candidatures pour le scrutin qui aura lieu du 25 au 27 septembre.
Wavel Ramkalawan, le président de Linyon Democratik Seselwa (LDS, Union démocratique seychelloise) brigue un second mandat. Ce prêtre anglican a été le dirigeant de l’opposition de 1998 à 2011 et de 2015 à 2020. Avant de l’emporter en 2020, il ne s’était incliné que de 196 voix à la présidentielle de 2015.
Son principal adversaire sera Patrick Herminie, médecin et candidat de United Seychelles, nom de l’ex-parti unique qui avait, jusqu’au scrutin de 2020, donné au pays tous ses chefs d’Etat depuis 1977.
Mais le président Ramkalawan semble en position précaire, ses promesses de campagne, notamment la lutte contre la corruption et le trafic de drogue, n’ayant pas abouti.
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D’après l’Agence pour la prévention de l’abus de drogues et la réadaptation (APDAR), de 5.000 à 6.000 personnes consomment de l’héroïne sur l’archipel. Ces chiffres sont basés sur le nombre d’inscrits au programme de méthadone, un médicament de substitution.
Mais d’autres estimations évoquent plus de 10.000 consommateurs, soit environ 10% de la population.
«La situation est plus alarmante qu’on ne le pense», notamment du fait des drogues de synthèse, s’inquiète Michel Bristol, ancien héroïnomane et membre de l’association Emprit, qui fournit des conseils aux personnes dépendantes.
«Les gens meurent sans que l’on sache pourquoi», assure-t-il, et la drogue est si omniprésente que «tout le monde (en) vend directement depuis sa maison».
Le gouvernement a tenté de mener des opérations coup de poing, mais sans résultats probants.
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Les Seychellois font également face à un coût de la vie croissant, tout ce qui est consommé étant importé dans ce petit Etat de l’océan Indien, réputé à l’international pour ses magnifiques plages et son tourisme de luxe.
Il est également reproché au président Ramkalawan d’avoir cédé pour 70 ans la souveraineté d’Assomption, l’une des 115 îles des Seychelles, à des investisseurs qataris pour la construction d’un complexe hôtelier de luxe.
«Il y a beaucoup de mécontentement dans le pays contre la politique du gouvernement, et c’est pour cela que l’on voit autant de candidats à une élection présidentielle», observe Georges Bibi, un ancien député, qui pronostique une élection «extrêmement serrée».