La campagne électorale bat son plein et les aspects show et folklore semblent dominer. Un contexte dans lequel on s’interroge sur l’offre de fond du discours des candidats.
Aminetou mint Mochtar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF), met l’accent sur la diversité des candidatures. Elle déplore cependant l’absence de critères politiquement rationnels à l’origine des investitures. Cette dame, véritable icône de la société civile mauritanienne, reconnait l’existence de quelques candidats avec un bon profil et un discours intéressant. Toutefois, pour le plus grand nombre, elle ne dissimule pas sa crainte de voir de futurs élus incapables d’apporter de la valeur ajoutée à la représentation nationale et qui seraient uniquement appâtés par les avantages personnels corolaires au futur statut. Ceux-là pourraient même l’emporter haut la main à cause du rôle déterminant de l’argent.
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Isselmou ould Salihi, journaliste, constate le déroulement d’une campagne marquée par la maturité politique, sans incidents notables, du fait des rapports apaisés entre pouvoir et opposition ces dernières. Un événement qui correspond aux standards d’une campagne électorale avec son lot de tentes, de musique, des portraits des candidats accrochés un peu partout, de folklore habituel rythmé par le discours des candidats. Cette campagne se joue également sur le terrain du web.
Isselmou ould Salihi note que pour l’offre, les candidats d’Insaf, principal parti de la majorité, mettent en avant les réalisations du président en exercice Mohamed Cheikh El Ghazouani. Le journaliste relève en revanche une maigre dimension locale, alors que les candidats de l’opposition tiennent un discours apaisé. Tout cela dégage la perspective d’une nouvelle Assemblée nationale avec la même majorité et la même opposition, le 13 mai 2023 prochain.
Ely ould Maghla, journaliste, souligne un écart entre les engagements des candidats, qui ont promis monts et merveilles, et ce qui est réellement possible à concrétiser.
Il ajoute que certains candidats étaient là pour un premier mandat, avec quelques réalisations à leur actif, mais la surenchère des promesses demeure la règle.