Est de la RDC: avancée du M23 au lendemain du sommet avorté à Luanda

Destructions causées par les combats entre l'armée régulière et la rébellion du M23.

Le 17/12/2024 à 09h58

Les rebelles du M23, groupe armé soutenu par le Rwanda et qui s’est emparé depuis novembre 2021 de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, ont gagné du terrain lundi au lendemain d’un sommet avorté entre les présidents congolais et rwandais à Luanda.

Selon des sources militaires et locales, l’armée congolaise a perdu le contrôle dimanche de Matembe, localité située à environ 150 km au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est).

Faisant ensuite une rapide avancée au cours des dernières 24 heures, la rébellion s’est emparée lundi en début de soirée de la localité de plus de 20.000 habitants d’Alimbongo, à une dizaine de kilomètres plus au nord, dans le territoire de Lubero.

Les Forces armées congolaises (FARDC) «ont dû se replier» après de violents combats contre les rebelles à Matembe, a indiqué lundi à l’AFP un responsable de l’armée.

Plus tard dans la journée, une autre source de l’armée a déclaré: «Nous avons perdu Alimbongo. Pour l’instant les militaires sont en train de s’organiser aux alentours».

Ces attaques dans les deux localités ont provoqué un afflux de population fuyant les combats vers les villages voisins, selon la société civile.

«Il y a un afflux de population suite aux hostilités entre Matembe et Alimbongo», a confirmé l’administrateur militaire du territoire de Lubero, Alain Kiwewa.

La rébellion, qui n’était jamais parvenue aussi loin dans le nord de la région, n’est désormais plus qu’à une cinquantaine de km de Lubero, chef-lieu du territoire, et à une centaine de km de la ville de Butembo, important carrefour commercial de la région.

L’est de la RDC riche en minerais est le théâtre de violences depuis 30 ans. Un cessez-le-feu a été signé fin juillet mais des incidents réguliers au cours des dernières semaines entre rebelles et forces armées congolaises l’ont déjà mis à mal.

Dimanche, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devaient se rencontrer pour un sommet organisé à Luanda par le chef d’Etat angolais Joao Lourenço, médiateur désigné de l’Union africaine (UA) dans le conflit entre Kigali et Kinshasa.

Un accord «pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans l’est de la RDC» devait être mis sur la table mais les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur les termes, aboutissant à l’annulation en dernière minute du sommet des chefs d’Etat.

Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis violés dans l’est de la RDC.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/12/2024 à 09h58