«Considérant le désir exprimé via un référendum par six zones et cinq districts spéciaux auparavant intégrés à la SNNPR (Région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud), la Chambre de la Fédération a accepté (...) qu’ils s’organisent en (nouvel) Etat régional», annonce la Chambre haute dans un communiqué.
Ces six zones et cinq districts formeront donc la «Région d’Ethiopie du Sud», poursuit la Chambre, sans préciser les modalités ou délais de cette organisation à venir.
Les habitants des zones concernées avaient été appelés à se prononcer le 6 février par référendum sur leur regroupement au sein d’une nouvelle région et s’y étaient très massivement dits favorables.
Mais les résultats avaient été annulés en raison d’irrégularités dans une des zones, celles de Wolayta, où le scrutin a donc été réorganisé le 19 juin, avec là aussi un résultat très majoritairement favorable à l’intégration à une nouvelle région.
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L’actuelle Constitution adoptée en 1995, quatre ans après la chute du régime militaro-marxiste du Derg, avait divisé l’Ethiopie en neuf Etats régionaux, découpés selon des critères ethnolinguistiques et dotés de larges pouvoirs au sein d’un système fédéral.
Alors que les autres régions sont très largement éthniquement homogènes, plusieurs dizaines de groupes très minoritaires - parmi les quelque 80 peuples que compte l’Ethiopie - ont été regroupés à l’époque au sein de la SNNPR, théâtre de tensions et violences ces dernières années.
L’article 47 de la Constitution autorise chaque «Nation, nationalité ou peuple appartenant à l’un des Etats régionaux (...) à former, à n’importe quel moment, son propre Etat» régional, sous réserve d’organisation d’un référendum et d’un résultat favorable.
Mais toute velléité en ce sens avait été fermement réfrénée par le gouvernement fédéral jusqu’à l’arrivée en 2018 de l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed.
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Sa volonté réformiste affichée, après 27 ans de domination de l’élite de la minorité tigréenne sur le pouvoir fédéral, a libéré de nombreuses revendications territoriales et identitaires.
La «Région d’Ethiopie du Sud» est la troisième région à voir le jour depuis que M. Abiy dirige l’Ethiopie, après la Sidama en 2020 et la Région d’Ethiopie du Sud-Ouest fin 2021, toutes deux déjà issues d’une scission d’avec la SNNPR.
Cette dernière ne compte plus que six subdivisions administratives sur la vingtaine qu’elle regroupait avant 2020.
L’Ethiopie est ces dernières années agitée de nombreux tensions et conflits communautaires, parfois meurtriers, notamment liés à des différends fonciers issus du découpage administratif.