Avec une classe politique toujours suspendue de toute activité publique suivant les dernières recommandations issues du dialogue national inclusif d’avril et mai derniers, le gouvernement se prépare au référendum, prévu entre novembre et décembre de cette année, et devant offrir au pays une nouvelle loi fondamentale.
Alors que ce projet de texte est en cours d’élaboration au sein des organes de suivi des actes du dialogue national, le parlement vient de boucler ses activités avec le vote du nouveau code électoral. Le texte, qui divise les parlementaires sur la caractère urgent de son adoption et sur son opportunité avant le référendum, est finalement passé comme une lettre à la poste. Au total, ce sont députés qui ont voté pour le texte et 13 contre dans une Assemblée composée de 98 membres.
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Malgré les amendements apportés au projet initial présenté par le gouvernement, notamment l’accès des représentants des candidats aux bureaux de vote, les contestataires estiment qu’il confirme, en dépit de leurs récriminations, de larges pouvoirs au ministre de l’Intérieur dans l’organisation des élections.
En effet, le nouveau code électoral adopté avant les vacances parlementaires qui ont débuté le 28 juin supprime les commissions électorales dont le fonctionnement était à parts égales.
Pour la ministre de la Réforme des institutions, cette mesure est motivée par la faillite de la classe politique dans la gestion des élections ces vingt dernières années. «Le référendum c’est une question unique. Je ne pense pas qu’on ait forcément besoin des partis politiques pour l’organiser. Vous êtes pour ou contre le projet qui vous est soumis...Mais au stade où nous sommes, je pense qu’il faut qu’on se pose les bonnes questions. Nous sommes allés au dialogue. Les compatriotes ont estimé qu’il y avait trop de partis politiques. Ils ont estimé en outre que les politiques se sont accaparés la vie de la société et que ça n’a pas marché. Il faut expérimenter autre chose...», a déclaré Murielle Minkoué Mintsa.
La ministre écarte donc la participation des partis politiques dans l’organisation du référendum de décembre prochain. Le gouvernement dit travailler sur les nouvelles règles qui fixeront leur fonctionnement. Plus d’une centaine de partis politiques Gabonais sont ainsi visés par une suspension provisoire contre laquelle des protestations se font entendre à Libreville