Albert Nzé est un sexagénaire à la retraite. Témoin des mutations sociopolitiques du Gabon ces trente dernières années avec des résultats mitigés, il est convaincu que la grand-messe annoncée par les militaires est celle de tous les espoirs. «Laissons le bénéfice du doute à ceux qui sont là. On verra bien ce qui va se passer puisqu’ils ont convoqué presque tout le monde...», dit-il.
À la faveur d’un appel à contribution lancé en octobre dernier par le Premier ministre Raymond Ndong Sima, 38.000 citoyens ont indirectement posé leur diagnostic et esquissé des solutions sur des questions d’intérêt national avant l’ouverture officielle des Assises le 2 avril prochain.
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Ce rendez-vous aura pour but de restaurer les institutions du pays. Près de 600 délégués y sont annoncés. Ils ont été choisis dans les sphères politiques, religieuses, syndicales et institutionnelles.
Mais le dialogue se fera sans les victimes des violences politiques. Alexandre Obiang a perdu son fils Bobby Christopher, tué par balle lors des émeutes qui ont suivi la proclamation des résultats de la présidentielle 2016. «Ce que nous pouvons attendre de cette grand-messe, c’est que le dossier des victimes des violences post-électorales qui ont commencé en 1993 puisse être au moins ouvert», suggère-t-il.
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Pour le gouvernement de transition, la réponse à la mise en place d’une commission de pardon, de vérité et de réconciliation dépasse le cadre du dialogue convoqué par le comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). «Si les conclusions du dialogue évoquent cette commission vérité et réconciliation, elle sera mise en place. Mais c’est mieux à notre sens qu’elle soit mise en place par le président qui sera élu», a répondu Murielle Minkoue Mintsa, ministre de la Réforme des institutions.
Parmi les grands absents de ce dialogue, Ali Bongo Ondimba le président déchu et toujours en résidence surveillée, et le Pr Albert Ondo Ossa, son principal challenger lors des élections d’août 2023 au Gabon.