L’unité du PDG n’est plus qu’un lointain souvenir. Deux factions se disputent la direction du parti: l’aile dite «légitime», menée par Blaise Louembé, ancien ministre, et celle des «loyalistes», restés fidèles à l’ancien président Ali Bongo, avec à leur tête Ali Akbar Onanga Y’Obegue.
Lire aussi : Gabon: l’ex-président Ali Bongo annonce son «renoncement définitif» à la politique
Entre ces deux camps, c’est une bataille de positionnement qui s’installe: chacun revendique l’héritage du parti et l’autorité sur les instances. Ce conflit interne sème la confusion chez les militants et affaiblit davantage le PDG sur l’échiquier national. «Toute démission collective est irrecevable, et tout militant démissionnaire doit déposer sa lettre de démission auprès du Secrétaire Fédéral de son Comité avec accusé de réception faisant foi», a rappelé, Darlène Boukandou Nzamba, porte-parole du PDG (légitime).
Le PDG en perte de vitesse
Le départ en masse de plusieurs cadres, notamment ceux issus de la province du Woleu-Ntem, illustre la profondeur du malaise. «Lorsque vous adhérez à un parti, vous le faites librement, lorsque vous voulez démissionner, vous le faites également librement. La seule condition à respecter c’est d’exprimer sa volonté de démissionner et de signifier que cette volonté auprès des instances légales du parti», a expliqué, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général du PDG (loyaliste) au cours d’une récente conférence de presse à Libreville.
Face à cette désorganisation interne, les chances de voir le PDG se maintenir comme force politique majeure s’amenuisent. Pour les analystes, la dynamique actuelle joue en faveur du Rassemblement des Bâtisseurs, le parti de Brice Clotaire Oligui Nguema, perçu comme le nouveau centre de gravité de la vie politique gabonaise.
Lire aussi : Gabon: l’ex-parti au pouvoir fait son mea-culpa
«On pourra avoir un parti qui va subsister mais qui sera sérieusement affaibli et qui aura du mal à conquérir des sièges. Parce que ne l’oublions pas, les Gabonais tiennent ce parti pour responsable de la gestion scabreuse du pays. Le président actuel copte actuellement des éléments qui lui semblent indispensables pour pouvoir gérer le pays», estime Michel Ndong Esso, analyste Politique.
Vers une refondation ou une disparition?
Des sources proches du PDG, des voix internes appelleraient à une réforme en profondeur du parti: changement de nom, clarification du leadership, rajeunissement des instances. Mais entre égos, méfiances et rivalités, les conditions d’un renouveau semblent difficiles à réunir. À moins d’un électrochoc, le PDG pourrait bien aborder les prochaines élections en ordre dispersé, et rater le rendez-vous de la reconstruction.