La première mesure, qui cristallise les tensions, impose des critères drastiques aux partis politiques. Pour exister légalement, un parti devra désormais réunir 18.000 adhérents répartis sur tout le territoire national, compter au moins 5 parlementaires et 30 conseillers municipaux à l’issue des élections prévues en septembre prochain.
Une réforme jugée nécessaire par certains, mais liberticide par d’autres.
Joachim Mbatchi, président du Forum de Défense pour la République (FDR), appelle à un compromis pour ne pas effacer d’un trait les partis existants, tout en reconnaissant que «trop de formations n’existent que de nom, sans siège ni réelle activité».
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À l’inverse, Heinz Essongue du Bloc des Patriotes Unis (BPU) soutient la démarche de l’exécutif, qu’il considère comme salutaire pour «assainir une classe politique trop dispersée et inefficace».
À l’Union Gabonaise pour la Démocratie (UGD), on préfère temporiser. Pour son leader, Dieudonné Lebongo, si les nouvelles conditions découlent bien du dialogue national d’Angondjé (avril-mai 2024), elles «ne sauraient être appliquées sans consensus». Il appelle donc à des ajustements.
Le second projet, plus technique, concerne la création de circonscriptions pour les députés de la diaspora. Il s’agira de définir les zones géographiques à l’étranger pouvant élire des représentants à l’Assemblée nationale.
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Pour de nombreux observateurs, ces deux réformes pourraient transformer en profondeur le paysage politique d’un pays qui compte 104 partis agréés et 40 en attente de reconnaissance, pour une population de 2,5 millions d’habitants.
Le texte final, fruit des discussions en cours, devra être soumis dans les prochains jours au président Brice Clotaire Oligui Nguema. Un test crucial pour la volonté de réforme, mais aussi pour la cohésion politique du Gabon.