Le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé lors du Conseil des ministres du 23 octobre qu’une carte de résident permanent d’une durée de dix ans sera désormais délivrée à tout investisseur réalisant un investissement d’au moins 10 milliards de francs CFA (environ 17,7 millions de dollars américains).
Cette initiative intervient dans un contexte après que le Gabon a remporté le «Golden Prize» à l’Exposition universelle d’Osaka 2025. Le chef de l’État y voit un levier pour concrétiser le développement durable du pays et le positionner comme «une destination de choix» pour les capitaux internationaux.
Sur le terrain, cette annonce est accueillie comme une opportunité de dynamiser une économie en quête de diversification. Pour Nkogue Ndong, un citoyen gabonais interrogé dans la rue, la décision du gouvernement est pleine de promesses. Il y voit un remède potentiel à un mal profond.
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«Le Gabon est un pays stable qui a besoin d’investisseurs. Cette mesure pourrait éradiquer le chômage des jeunes qui est endémique», estime-t-il. «Le monde bouge autour de nous... C’est un nouveau départ», lance-t-il, avant d’émettre une réserve de taille: «Maintenant, il faut assurer aux investisseurs des facilités administratives, sans quoi, ils partiront». Un avertissement qui souligne la nécessité d’accompagner cette politique d’une réforme contre des lourdeurs bureaucratiques souvent décriées.
Au-delà de l’afflux de capitaux étrangers, la réussite de cette mesure réside dans sa capacité à s’articuler avec le tissu économique local. C’est en tout cas l’analyse de Brice Liviu Eyinga, analyste économique. Pour lui, l’initiative doit s’inscrire dans une vision plus large.
«Il faut mettre cette mesure en complémentarité avec les politiques d’incitation à l’investissement national», préconise-t-il. «Cette mesure permet aussi à la préférence nationale de s’exprimer sans exclure les autres», nuance l’expert. Selon lui, la décision du gouvernement crée un équilibre bénéfique: «Elle permet à la fois aux entrepreneurs locaux d’exister tout en s’ouvrant aux investisseurs extérieurs».
Brice Liviu Eyinga soulève un point crucial: la valeur de cette carte de résident ne se mesure pas seulement au statut qu’elle confère, mais à l’impact économique concret des investissements. «Maintenant, qu’ils résident ici ou à l’extérieur avec des sociétés sur place au Gabon, le plus important, c’est la disponibilité de ces moyens qui feront fonctionner l’économie», insiste-t-il. L’enjeu final est donc la mise en circulation effective des capitaux dans l’économie réelle gabonaise, créant des emplois et de la valeur ajoutée.
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En définitive, si l’annonce d’une «Carte de Résident Permanent» pour les grands investisseurs marque une volonté claire du Gabon de s’ouvrir au monde, son succès dépendra de sa mise en œuvre. La simplification administrative réclamée par les citoyens et la synergie avec les investisseurs nationaux apparaissent comme les deux piliers indispensables pour transformer cette ambition en une réalité économique tangible pour tous les Gabonais.




