Gel des frais de scolarité au Niger: les parents d’élèves favorables, les investisseurs un peu moins

A l'intérieur d'une classe d'une école de Niamey.

Le 25/09/2023 à 17h18

VidéoA quelques jours de la rentrée scolaire, la ministre de l’Education nationale rappelle à l’ordre les promoteurs et fondateurs des écoles et instituts privés et les somme de ne pas augmenter les frais de scolarité. Une décision appréciée par les parents d’élèves mais diversement acceptée par les propriétaires des écoles et instituts privés.

«Chaque année, les prix augmentent, la vie devient un peu plus chère», fait remarquer Hassia Abdourahamane, étudiante

C’est pour contrer la hausse des frais d’inscription que la ministre de l’Education nationale a ressuscité la circulaire numéro 0047 demandant à toutes les écoles de ne pas augmenter ces frais cette année.

«Il m’a été donné de constater que les frais de scolarité, dans certains établissements privés d’enseignement général et professionnel, subissent chaque année une augmentation inexpliquée, à cela s’ajoutent des perceptions d’autres frais subjectifs non prévus par les textes en vigueur» a écrit Elisabeth Shérif, ministre de l’Education nationale dans une correspondance adressée aux fondateurs des établissements privés. Cette dernière a décidé la mise en place d’un comité technique qui se chargera de la fixation et de la stabilisation des frais de scolarité.

Une décision qui satisfait les parents d’élèves, la hausse des frais de scolarité étant devenue un véritable casse-tête à chaque rentrée des classes.

La ministre poursuit: «Je vous instruits par la présente, à surseoir à toute augmentation des frais de scolarité, en attendant les conclusions des travaux de dudit comité. Ces instructions sont d’application stricte» avertit la ministre.

Cette décision a reçu un écho favorable chez les parents d’élèves: «J’appelle les parents et les promoteurs à soutenir cette politique du ministère de l’Education nationale afin de réduire le prix de la scolarité, c’est vraiment exorbitant» souligne Mamane Sani, parent d’élève.

Cette circulaire datant de trois ans, c’est donc une piqûre de rappel du gouvernement fait aux différents acteurs de l’enseignement privé.

«Je suis convaincu qu’on pourra faire quelque chose qui sera beaucoup appréciée et qui va répondre à l’aspiration et au pouvoir d’achat du Nigérien moyen», explique Siradji Chaibou, président de l’Association nigérienne des centres, instituts et écoles professionnels et techniques (ANCEIPT).

Du côté de l’association des fondateurs d’écoles privés de l’enseignement général, l’harmonisation des prix est une équation à géométrie variable. Ils sont donc sceptiques.

«Les investissements n’étant pas comparables, je pense qu’il est impossible de les harmoniser. Cette augmentation est normale pour peu qu’elle soit modérée», précise le président de l’association des fondateurs d’écoles privées d’enseignement général, Ismael Adamou Salifou.

Le contexte sociopolitique et économique du pays né du coup d’Etat du 26 Juillet et l’embargo imposé au Niger, appellent à des sacrifices, soulignent les fondateurs d’écoles privées.

«Il faudrait miser beaucoup sur l’aspect qualité de la formation, il faut également faire correspondre les frais à la qualité de la formation souhaitée», déclare Siradji Chaibou.

Entre frais de scolarité exorbitants en perpétuelle hausse, l’achat des fournitures et manuels scolaires ainsi que de la tenue scolaire obligatoire, les parents d’élèves doivent casser leur tirelire pour assurer une bonne année scolaire qui commence le 2 octobre.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 25/09/2023 à 17h18