Les manifestants, munis de pancartes portant des slogans tels que «No clean register, no peace» («Pas de registre propre, pas de paix»), «EC stop the rigging, let the people decide» («Commission électorale arrête les trucages, laisse le peuple décider») ont défilé dans toutes les régions du pays, selon les mêmes sources et des médias locaux.
Ils ont répondu à l’appel du Congrès national démocratique (NDC), le principal parti d’opposition, qui accuse la Commission électorale d’avoir falsifié les listes électorales pour favoriser le Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir et son candidat à la présidentielle, le vice-président Mahamudu Bawumia.
Celui-ci sera notamment opposé à l’ancien président John Mahama, candidat du NDC, et la course entre ces deux favoris s’annonce serrée.
Le NDC et plusieurs autres partis d’opposition affirment que la Commission électorale s’est entendue avec le NPP pour falsifier le registre électoral en incluant plus de 50.000 noms de personnes décédées des listes, et en écartant certains électeurs.
La Commission a rejeté cette accusation, expliquant que ces modifications ont juste pour but de mettre à jour les listes et d’assurer la transparence.
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A Accra, la capitale, le président du NDC, Johnson Asiedu Nketiah, s’est adressé plusieurs fois à la foule des manifestants avant de déposer une pétition à la Commission électorale demandant un audit indépendant des nouvelles liste pour vérifier qu’il n’y a pas fraude.
Il a également mis en garde contre les conséquences potentielles d’une fraude électorale. «Si vous restez sur la touche aujourd’hui et que vous laissez le conflit dégénérer en guerre, vous serez enrôlés dans l’armée pour combattre et mourir. Nous ne demandons pas une faveur à la commission électorale, nous revendiquons notre droit à des élections libres et équitables», a-t-il déclaré.
Le NDC envisage de poursuivre les manifestations jusqu’à ce que la Commission réalise l’audit demandé.
«Nous voulons simplement des élections équitables. Si le registre électoral n’est pas propre, comment pouvons-nous avoir confiance dans les résultats?», a déclaré Francis Dontoh, un manifestant à Accra. «Nous méritons d’être entendus», car «il faut s’assurer que chaque vote légitime compte et que personne ne triche avec le système», a-t-il ajouté.
La commission électorale a de son côté exhorté l’opposition à engager un dialogue avec la Commission électorale plutôt que de manifester.