Le remplacement des conseillers communaux par des délégations spéciales fait question à Conakry où cette décision est qualifiée d’«impopulaire» comme le fait remarquer Aboubacar Touré. «Je pense que cette dissolution des mairies des différentes communes est une mauvaise décision. Je n’ai pas apprécié et je pense que c’est une démarche qui n’honore pas notre pays. Je pense qu’on devrait continuer avec les anciens conseillers communaux élus».
Un autre citoyen, Aboubacar Bangoura semble mieux connaître les règles qui régissent les communes apporte ces éclaircissements: «Pour recourir à une délégation spéciale, il faut que certaines conditions soient réunies. C’est ce que prévoit la loi. Si les élus se sont rendus coupables d’un délit, comme un détournement de fonds par exemple, le conseil communal est dissout et remplacé par une délégation spéciale». Ce qui n’est pas le cas.
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Aujourd’hui, le caractère illégitimité des délégations spéciales est quasiment évoqué partout, confie Aboubacar Touré. «Les délégations spéciales sont dirigées par des personnes qui ne sont pas habilitées à gérer les affaires de ces communes. Je pense que le président doit se tenir à ce qu’il a dit le 5 septembre».
Le 9 avril 2024, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation avait procédé à la nomination des membres de certaines délégations spéciales. «Un processus rigoureux a été entrepris par mon département pour l’exécution des instructions du chef de l’Etat. Pour ce faire, j’ai mis une commission centrale, composée des cadres de mon département et des services de sécurité pour la mise en place des délégations spéciales», a indiqué le ministre.