Le colonel Doumbouya, 43 ans, a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant le président Alpha Condé, qui l’avait placé en 2018 à la tête du Groupement des forces spéciales, un ensemble d’unités d’élite censé aussi prémunir le chef de l’Etat contre de tels coups de force.
Il est l’un des officiers qui se sont emparés du pouvoir en Afrique de l’ouest depuis 2020, après le Mali et avant le Burkina Faso et le Niger.
Sa promotion et celle des autres généraux ont été annoncées à l’occasion de la fête de la création de l’armée du pays, qui célébrait ses 66 ans vendredi.
Il s’était fait investir président pour une période dite de transition au cours de laquelle la junte dit vouloir mener de grandes réformes à la tête de ce pays pauvre malgré ses ressources naturelles considérables, et dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux.
Il avait ensuite été élevé au rang de général de corps d’armée «à titre exceptionnel» en janvier, sans passer par les étapes de général de brigade et général de division.
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Vendredi, le président a aussi été décoré de la médaille de la Croix de guerre et a été élevé à la dignité de Grand-croix dans l’ordre national du colatier (la plus haute distinction en République de Guinée), pour «ses efforts constants en faveur de la cohésion sociale et de la coopération entre les peuples».
La junte s’était initialement engagée sous la pression internationale à céder la place d’ici à fin 2024 à des civils élus. Elle a fait savoir depuis qu’elle ne tiendrait pas cet engagement.
Plusieurs de ses représentants se sont dits récemment favorables à une candidature de M. Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.
Vendredi, Alpha Condé, qui se considère toujours comme président légitime de la Guinée, a exhorté sur ses réseaux sociaux «toutes les forces de défense et sécurité à un sursaut patriotique pour sauver la démocratie».
«Une armée au service de la nation, ne doit aucunement se rendre complice ou coupable d’une politique aujourd’hui désastreuse pour notre peuple, en matière de droits de l’homme et libertés publiques», a-t-il dit.