La Centrafrique accorde un site pour l’établissement d’une grande base militaire à la Russie

Des soldats de l'armée russe.

Le 18/01/2024 à 15h44

Annoncée depuis quelques mois, l’implantation d’une base militaire russe en Centrafrique se confirme. Les autorités de Bangui ont cédé à Moscou un terrain à Bérengo situé à 80 kilomètres de Bangui pour l’établissement d’une grande base à même d’accueillir jusqu’à 10.000 soldats. Celle-ci aura une position stratégique au niveau du continent et marquera véritablement le retour militaire de la Russie sur le continent.

Cela fait des mois que l’installation d’une base militaire russe en Centrafrique est annoncée par les médias. Le projet semble bien avancé. Selon le site russe Sputnik, les autorités centrafricaines ont cédé à la Russie un site dédié près de Bangui.

«Le gouvernement leur a cédé un site à Bérengo à 80 kilomètres de Bangui où il y a un aéroport international, mais également des casernes implantées. Je pense que c’est un site qui est bien pour que la Fédération de Russie construise une grande base militaire qui peut facilement recevoir 10.000 soldats russes», a confirmé Fidèle Gouandjika, conseiller du président centrafricain.

Pour les autorités centrafricaines, cette base profitera aux militaires centrafricains qui vont bénéficier des formations adéquates de la part des soldats russes. Outre l’instruction militaire, les autorités de Bangui comptent sur les soldats russes dans certains domaines: former à la sécurisation du territoire, transmettre la discipline militaire et le respect des droits humains.

En plus, pour ce pays qui fait face à des rébellions militaires, la présence russe qui a permis au gouvernement d’assurer sa survie et la récupération des pans du territoire qui étaient entre les mains de différentes rébellions, est un gage de survie.

Mais, au-delà des avantages que peut tirer la Centrafrique de cette implantation, la présence d’une base sur le continent présente d’indéniables acquis pour la Russie.

Après le retour diplomatique de la Russie et ses avancées économiques, la Russie souhaite également faire un retour au niveau militaire en Afrique où elle a été très présente durant la période de la guerre froide, notamment en Afrique australe et de l’Est.

Et si les groupes paramilitaires de Wagner ont joué jusqu’à présent un rôle fondamental dans certains pays faisant face à des rebellions et groupes terroristes (Centrafrique, Mali, Soudan, Mozambique…), Moscou souhaite surtout avoir des bases militaires au niveau du continent où elle pourra cantonner une partie de ses forces militaires et de ses armes stratégiques, comme c’est le cas des États-Unis qui bénéficient de bases militaires un peu partout dans le monde.

C’est pourquoi la Russie multiplie des accords et les coopérations militaires avec de nombreux pays africains, tout en accordant un intérêt particulier à l’établissement de bases militaires. Selon un rapport du ministère allemand des Affaires étrangères intitulé les «Nouvelles ambitions de la Russie en Afrique», Moscou souhaite disposer de 6 bases militaires au niveau du continent, ciblant notamment l’Égypte, l’Érythrée, Madagascar, Centrafrique, le Soudan et la Libye.

Il faut noter que la Russie compte actuellement des présences militaires dans un certain nombre de pays du continent via les paramilitaires Wagner. C’est le cas en Centrafrique, au Mali, au Soudan et en Libye. Actuellement, une délégation nigérienne se trouve à Moscou et il est également question de coopération militaire dont les contours restent obscurs.

Pour la Centrafrique, il s’agit d’une base navale stratégique du fait de sa position géographique. Bien située géographiquement, celle-ci permettra d’y installer de nombreux soldats russes.

La présence d’une importante base militaire devant contenir entre 5000 et 10.000 soldats permettra à la Russie de consolider sa présence et son appui militaire aux pays africains dont elle soutient les régimes contre toute déstabilisation.

Par Kofi Gabriel
Le 18/01/2024 à 15h44