L’année 2024 s’annonce déterminante pour l’Afrique, tant les défis à relever sont nombreux sur les plans politique, économique et environnemental. «Nous sommes à un tournant entre progrès et stagnation», indique le Programme des Nations unies pour le développement, dans sa dernière publication dénommée «Africa Governance and Development Outlook 2024». Si des progrès indéniables ont été réalisés ces dernières décennies, force est de constater que le continent demeure vulnérable face aux aléas conjoncturels. L’enjeu en 2024 sera de consolider les acquis tout en renforçant la résilience africaine.
Le PNUD attend surtout que l’Afrique progresse sur quatre chantiers majeurs. Ces chantiers prioritaires conditionneront la réalisation des Objectifs de développement durable africains et mondiaux pour 2030. L’année 2024 sera soit celle d’une avancée résolue vers un développement inclusif et pérenne, soit d’un ancrage dans les difficultés structurelles. La mobilisation des acteurs africains sera pour ce faire déterminante pour que le continent saisisse les opportunités qui s’offrent à lui.
Consolidation de la démocratie
Premièrement, la consolidation de la démocratie, lors des élections à venir, sera un enjeu crucial. Ces scrutins, au nombre de 19 pour la seule année de 2024, entre autres au Ghana, en Afrique du Sud et en Tunisie, devront se tenir dans le respect des normes démocratiques pour éviter toute dégradation.
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«La stabilité politique est essentielle à la croissance économique», souligne l’institution. Les processus électoraux qui se tiendront dans de nombreux pays seront donc scrutés de près. Outre le risque de tensions, ils devront garantir la légitimité démocratique.
Résolution des conflits
Deuxièmement, la résolution des conflits violents qui déchirent certaines régions, comme l’Ethiopie, le Sahel et le Soudan, est urgente. «Ces crises ont un coût humain et économique faramineux qu’il faut endiguer. Le silence des armes est une condition sine qua non à l’essor du continent», dit le PNUD.
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Parallèlement, la lutte contre l’insécurité dans le Sahel et la Corne de l’Afrique requièrent une coordination régionale renforcée ainsi qu’une approche intégrée associant développement économique et réforme des secteurs de sécurité.
Mise en oeuvre de la Zlecaf
Troisièmement, la mise en œuvre effective de l’intégration régionale sera déterminante. «L’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) doit stimuler les échanges intrarégionaux pour une prospérité partagée». Il s’agira également de renégocier la dette tout en investissant dans l’agriculture et les énergies renouvelables, afin de tirer parti des opportunités vertes et de renforcer la résilience face au changement climatique.
Relever le défi climatique
Quatrièmement, l’Afrique doit relever le défi climatique en appliquant les engagements de la Déclaration de Nairobi. Le financement des transitions verte et numérique doit créer de la croissance durable et résiliente, tout en réduisant les risques liés au changement climatique.
Concrètement, l’Afrique devra susciter une solidarité internationale accrue sur le financement de l’adaptation. «La transition énergétique, si elle est conduite de manière vertueuse et en associant le secteur privé, pourrait devenir génératrice d’emplois et de devises», fait valoir le PNUD.
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En somme, 2024 est une année charnière lors de laquelle l’Afrique devra consolider sa voix sur la scène internationale, pour valoriser son potentiel et relever les défis qui conditionneront son avenir. Pour le Programme des nations Unies, «une gouvernance inclusive associant société civile et secteur privé sera alors la clé d’une croissance durable et créatrice de richesses partagées».