Ces trois pays gouvernés par des juntes militaires hostiles à la France ont annoncé en janvier leur volonté de quitter la Cedeao, une organisation qu’ils jugent notamment instrumentalisée par Paris et qui espérait jusqu’ici les faire revenir sur leur décision.
«Tout en rappelant la décision irréversible des Etats de la Confédération de retrait de la Cedeao, les ministres engagent (...) à poursuivre les réflexions visant à convenir des modalités de sortie dans l’intérêt des populations de la Confédération», précisent les trois pays après une réunion ministérielle à Niamey, vendredi.
Selon les textes de la Cedeao, le départ des trois pays devient effectif un an après son annonce, donc en janvier 2025.
La Cedeao tient un sommet dimanche à Abuja pour évoquer cette épineuse question.
Pour l’heure, aucune délégation des pays de l’AES n’a été annoncée.
Un tel départ pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes pour la région ouest-africaine, notamment en matière de libre circulation des personnes et des biens, thème de la réunion de Niamey, vendredi.
La confédération de l’AES représente un vaste territoire enclavé, pour une population de 72 millions d’habitants.
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Cette déclaration des pays de l’AES vient miner les efforts engagés par la Cedeao pour tenter d’éviter le divorce.
Elle avait en juillet nommé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye comme médiateur afin de plaider pour un maintien des pays de l’AES dans l’organisation. Ce dernier avait fait état en début de semaine de progrès dans cette mission.
La rupture entre l’AES et la Cedeao s’est faite après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée).
L’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.
Les pays de l’AES qui ont tourné le dos à la France, se sont parallèlement rapprochés de partenaires jugés plus «sincères» comme la Russie.
Ils estiment également que la Cedeao ne les a pas suffisamment aidés face aux violences jihadistes récurrentes qui les endeuillent depuis une dizaine d’années.