Les Maliens et l’héritage de l’ancien président feu Amadou Toumani Touré

feu Amadou Toumani Touré, ancien président du Mali.

Le 23/11/2023 à 09h02

VidéoL’héritage de l’ancien président Amadou Toumani Touré, décédé en 2020 à l’âge de 72 ans, continue de diviser. Ses réalisations économiques et sociales sont encore dans la mémoire de certains Maliens alors que d’autres lui imputent le chaos né du retour des rebelles touaregs de Libye.

Feu le Président, le général Amadou Toumani Touré a dirigé la transition au Mali entre 1991 et 1992. Auparavant, il a été élu président de la République de 2002 à 2012. Accusé de manque de détermination et de cohérence face aux rébellions touareg et islamistes dans le nord du pays, il est renversé par un coup d’État militaire à quelques mois de la fin de son dernier mandat.

Sa fin de règne a été marquée par le retour des Touaregs maliens de Libye, rendu possible par la chute de Kadhafi. C’est ce retour qui est à l’origine du chaos au Mali et la perte de la souveraineté sur certaines parties du pays au profit des islamistes et des rebelles Touaregs.

Plus tard, en novembre de cette année, l’armée malienne a annoncé avoir repris la ville stratégique de Kidal, bastion des séparatistes touareg et enjeu majeur de souveraineté pour l’Etat central.

En dépit de ces épisodes pour le moins mouvementés, l’héritage d’Amadou Toumani Touré, plus connu sous le surnom de ATT, reste vivace chez de nombreux Maliens qui lui reconnaissent de nombreuses réalisations.

Selon eux, ATT a touché tous les domaines de développement: infrastructures, routes, ponts, barrages, santé avec la construction des hôpitaux, le soutien aux personnes démunies avec sa Fondation et bien d’autres domaines.

Toutefois, nos interlocuteurs estiment que la seule grosse erreur d’ATT a été le fait de laisser les anciens combattants Touaregs à la solde du leader libyens Kadhafi retourner au Mali avec leurs armements.

Selon eux, c’est cette situation qui a abouti à la crise, c’est-à-dire, l’occupation des régions du Nord Mali jusqu’à la libération de la ville de Kidal.

A ces griefs, s’ajoutent, selon certains Bamakois, le déclin du système éducatif.

Enfin, comparativement au régime actuel d’Assimi Goita, certains estiment que les deux régimes ont travaillé mais, de manières différentes. Le régime actuel ayant mis l’accent prioritairement sur la sécurité et la souveraineté du pays.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 23/11/2023 à 09h02