Les Maliens soutiennent la fin de l’Accord d’Alger qui n’a pas réussi à ramener la paix

Signature de l'accord d'Alger en 2014.

Le 27/01/2024 à 16h46

VidéoLes autorités maliennes ont mis fin à l’Accord de paix d’Alger pour trouver une solution malienne qui va assurer la souveraineté et la dignité du Mali. Une décision gouvernementale soutenue par les Maliens.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale du Mali par le ministre d’Etat et porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga, le jeudi 25 janvier 2024, le gouvernement malien a annoncé la fin de l’application de l’accord de paix issu du processus d’Alger.

Cette décision étant justifiée par le fait que cet accord n’a pas réellement réussi à ramener la paix et la stabilité au Mali. Une décision qui a été globalement bien saluée par les Maliens.

Selon le président de la jeunesse de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), Abidine Karembé, l’adresse à la nation du président de la transition le Colonel Assimi Goïta, le 31 décembre dernier, prévoyait déjà la fin de l’accord. Car dit-il, dans cette adresse, le président a dit qu’en lieu et place de l’accord il prévoyait un dialogue inter-malien. Le chef de l’Etat a également ajouté qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir dans ce dialogue, notamment tout ce qui touche au caractère unitaire de l’Etat, la forme républicaine, la laïcité...


A en croire Abidine Karembé, depuis cette adresse on pouvait clairement lire entre les lignes la fin de l’accord d’Alger. Il estime que le gouvernement a quand même laissé la porte ouverte à tous ceux qui sont signataires de cet accord et qui ne se trouvent pas dans le camp des groupes terroristes. Ceux-ci pourront venir dialoguer avec le gouvernement du Mali pour essayer de créer les conditions d’une paix durable.

Avant de conclure que cette décision du gouvernement malien n’est pas sans conséquences diplomatiques avec l’Algérie.

Pour sa part, Me Koto Traoré a souligné que dès les premières heures de la signature de l’accord d’Alger, sous le régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta, l’attitude opaque de la communauté internationale quant au traitement entre la partie malienne et les groupes signataires de l’accord a été dénoncée.

L’avocat estime que cet accord n’a pas du tout réussi à ramener la paix au Mali. Il est aujourd’hui un instrument entre les mains de la communauté internationale pour faire passer ses positions à travers cet accord vis-à-vis de l’Etat malien tout en protégeant les groupes armés en privilégiant leurs intérêts face à ceux de l’Etat malien.

Me Koto Traoré conclut que la décision qui vient d’être prise par le gouvernement malien était une décision attendue, soulignant que tout Malien averti savait qu’il fallait sortir de cet accord pour permettre aux Maliens de définir un cadre national qui va régler les différentes crises que traverse le pays, tout en assurant la souveraineté et la dignité du Mali.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 27/01/2024 à 16h46