Les affrontements se sont poursuivis jusque tard dans la nuit, y compris dans des rues bondées du centre-ville, entre deux groupements affiliés au gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli: la «Force al-Radaa» (dissuasion) et la «Brigade 444».
Les derniers affrontements meurtriers dans la capitale remontaient à juillet 2022 et avaient fait 13 morts.
Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, pays riche en pétrole, est minée par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.
Des véhicules blindés s’étaient déployés dimanche après-midi à Tripoli après l’arrestation d’un membre de la «Brigade 444», notamment dans la rue commerçante de Jraba, dans l’est de la capitale, et dans le secteur résidentiel de Ras Hassan, en centre-ville.
Après une accalmie de quelques heures, des tirs nourris aux armes lourdes et légères ont retenti dans la banlieue est de Tripoli, notamment à Ain Zara, à Fornaj, et près du campus de l’Université de Tripoli, qui a décidé de «fermer ses portes lundi et suspendre les examens» par mesure de sécurité.
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Quelques tirs ont été entendus à 03H00 (01H00 GMT), suivis de sirènes d’ambulances, selon un journaliste de l’AFP.
Un homme âgé «a été blessé au bras par des éclats d’obus alors qu’il fuyait sa maison à Ain Zara en voiture», a indiqué sur sa page Facebook le Service des secours à Tripoli, faisant état de dégâts sur ses ambulances. Plusieurs autres civils ont été légèrement touchés lors des affrontements.
L’Autorité de soutien à la stabilité (ASS), un autre groupement armé chargé de la sécurité, s’est interposé pour faire cesser les hostilités et tenter une médiation.
Ces affrontements sont survenus alors que le gouvernement basé à Tripoli a mené depuis jeudi plusieurs frappes avec des drones près de Zawiya, à 45 km à l’ouest de la capitale, officiellement contre des bandes de trafiquants, qui ont fait au moins deux morts et des blessés.
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Deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye: l’un installé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar et le Parlement.
Le Parlement à dénoncé lundi les frappes contre Zawiya, affirmant qu’il s’agit d’une opération de «règlement de comptes politiques plutôt que de lutte contre des trafiquants comme le prétend» le gouvernement Dbeibah.
En réaction à ces événements, l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli s’est dite «préoccupée par le recours d’armes dans des secteurs où se trouvent des civils et le risque d’escalade de la violence». «Les dirigeants libyens doivent faire leur possible pour désamorcer (la situation) et protéger les civils».
Londres a jugé «inacceptable» le recours aux armes qui «mettent en danger la vie des civils», appelant «toutes les personnes impliquées à la désescalade», selon un son ambassade à Tripoli.