Le gouvernement a interdit la tenue de meetings dans des lieux publics, dans une circulaire fin mars, qui ne s’applique pas aux membres de l’exécutif.
«Avec son arsenal anti-démocratique, le gouvernement a tenté de me mettre des bâtons dans les roues en empêchant mes meetings. Mais cela ne m’empêche pas d’aller de l’avant», a-t-il lancé devant ses soutiens rassemblée à Tulear (sud-ouest), grande ville portuaire où il a grandi au sein d’une famille nombreuse, à plus de 900 km de la capitale Antananarivo.
Dans un entretien avec l’AFP la veille, il avait dit s’être «démené pour obtenir l’autorisation d’organiser mon meeting dans un grand stade, puis dans une salle de sports, le gouvernement a refusé». Il était alors resté discret sur les détails logistiques de son lancement de campagne.
L’ex-champion de judo de 51 ans multiplie depuis janvier les déplacements dans l’île pour «écouter les gens, éviter d’être déconnecté de leurs besoins, entendre leurs problèmes».
L’homme trapu au large sourire et fines lunettes s’est lancé dans le monde des médias et telecoms, après sa carrière de judoka, qui lui a donné «discipline et code moral».
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«Mais si l’on veut contribuer à la reconstruction de son pays, on ne peut pas se contenter d’être homme d’affaires», a-t-il poursuivi, mettant l’irrigation comme priorité absolue dans un pays agricole frappé par une famine terrible dans le sud depuis plusieurs années.
«Madagascar a été complètement détruite», considère-t-il, ajoutant santé, éducation ou encore l’énergie à ses priorités.
Réélu député en 2019 sous la bannière de la plateforme IRD du président actuel Andry Rajoelina, il dit avoir depuis pris ses distances quand il a compris avoir été «trompé par de fausses promesses», notamment sur l’emploi ou la décentralisation.
Une réélection du président sortant dès le premier tour le 9 novembre « est absolument impossible », juge-t-il, se disant ouvert à une «coalition» à l’issue du second tour le 20 décembre.
Dans l’opposition, seul l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana, chassé du pouvoir en 2009, a annoncé sa candidature.
Alors que des informations de presse font état de financements russes de sa campagne, Siteny Randrianasoloniaiko dément: «Je n’ai pas de relations, ni politiques, ni d’affaires, avec la Russie».
A Madagascar, l’un des pays les plus pauvres de la planète, plus de 80% de la population vit avec moins de 1,80 euro par jour.