Les rebelles ont dit avoir dénombré 98 corps de soldats, dans un premier communiqué. Puis ils ont fait état de 81 soldats tués, dans un second communiqué publié plus tard, également au nom du Cadre stratégique permanent, une structure de facto dominée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes séparatistes à dominante touareg.
Les affirmations des rebelles et de tous les protagonistes des combats sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées. L’accès à des sources indépendantes dans un contexte d’hostilités et de régime militaire est compliqué.
L’armée malienne s’est contentée jusqu’alors de rapporter l’assaut contre son camp jeudi, sans plus de précision, malgré la prolifération d’éléments et d’images sur les évènements de Dioura sur les réseaux sociaux.
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Le nord du Mali est le théâtre depuis fin août d’une reprise des hostilités de la part de la CMA et d’une intensification des attaques jihadistes contre l’armée malienne. Des opérations ont visé plusieurs positions de l’armée depuis lors.
L’attaque de Dioura est la plus au sud par rapport au champ d’action de la CMA depuis que cette dernière a repris les armes.
Ce regain coïncide avec le retrait en cours de la mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir depuis 2020.
Cette recrudescence se juxtapose aux violences toujours en cours dans le centre et à l’expansion jihadiste au nord et à l’est.
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Les rebelles affirment avoir eux-mêmes perdu cinq ou sept combattants, selon l’un ou l’autre des communiqués. Ils affirment avoir fait des dizaines de blessés parmi les soldats, en avoir fait prisonniers cinq, s’être assuré un «contrôle total de l’emprise» et avoir saisi des quantités importantes d’armes, de munitions et de matériel, dont des blindés.
La junte fait du rétablissement de la souveraineté sur la totalité du territoire l’un de ses mantras et assure inverser la tendance sécuritaire. Différents experts font état au contraire d’une dégradation de la situation dans un pays plongé dans la tourmente depuis 2012.