C’est lors d’une cérémonie sobre, dans la salle des banquets du Palais présidentiel de Koulouba, que les membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections ont été installés. L’événement s’est déroulé en présence du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de transition, Malick Diaw, des membres du gouvernement ainsi que du président de l’AIGE, Me Moustapha Cissé, accompagné des autres membres de l’Autorité.
Pour certains, la démocratie malienne a souffert pendant plusieurs années de la mauvaise organisation des élections. Ces dernières étaient gérées par plusieurs acteurs, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Délégation générale aux élections (DGE) et la Commission de l’égal accès aux médias d’Etat. La création et l’opérationnalisation de l’AIGE sont donc vues comme susceptibles de permettre à l’Etat non seulement d’éviter de disperser ses efforts dans l’organisation des élections, mais surtout de réduire les charges du gouvernement en la matière.
Lire aussi : Mali: des leçons de patriotisme désormais dispensées dans les écoles
Pour d’autres, l’AIGE concrétise le vœu d’une grande majorité de la classe politique malienne. Bien que la nomination de ses membres n’échappe pas aux critiques des partis, elle permet au moins de réduire les querelles de chapelle autour du scrutin et des constatations politiques qui n’en finissent jamais. Qu’à cela ne tienne, ils pensent que la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections devrait être acceptée par une large majorité de la classe politique malienne.
D’ores et déjà, l’installation des membres de l’AIGE a été acceptée par certains partis politiques et par des observateurs toujours sceptiques quant à la compétence et à la composition de cet organe indépendant de gestion des élections. Pour ces derniers, «c’est au pied du mur qu’on voit le maçon», la classe politique doit donc observer cette première expérience avant de juger la structure.
Lire aussi : Mali: réactions mitigées au retour du Dr Choguel Kokalla Maïga à son poste de Premier ministre
Rappelons que les missions phares de l’AIGE se résument particulièrement à l’organisation et à la gestion de toutes les opérations référendaires et électorales en République du Mali.
Selon Me Moustapha Cissé, président de l’institution, L’AIGE portera aussi une attention particulière «au fichier électoral, dont l’actualisation nécessitera une harmonisation des données de l’état-civil et du fichier lui-même en vue de la confection des cartes d’identité biométrique d’une part, et à la configuration du fichier électoral conformément à la nouvelle réorganisation territoriale d’autre part. »
Un accent sera également mis sur tout le processus du vote, afin d’assurer la transparence et la crédibilité des prochaines élections. L’AIGE sera aussi représentée dans les régions et cercles à travers des coordinations décentralisées en vue de l’opérationnalisation effective de l’autorité.
A noter que cette initiative du gouvernement de transition est inspirée du Ghana.