C’est un fait rare pour être souligné, un officiel russe du rang du ministre russe des Affaires étrangères se rendre dans plusieurs pays du continent. Beaucoup y voient un changement de cap, la diplomatie russe voulant regagner son statut de l’époque soviétique quand le monde était divisé en deux blocs.
L’économiste Modibo Mao Macalou pense qu’il s’agit de « consolider les positions russe et malienne sur le plan international, car les deux pays sont soumis à des sanctions et sont accusés de violations des droits de l’homme par certaines entités étrangères. »
Pour le Dr Fousseyni Ouattara, président du Collectif pour la Refondation du Mali, estime qu’il s’agit « de retrouvailles de deux pays amis qui auraient dû travailler main dans la main depuis longtemps ». Il salue notamment le renforcement récent de la coopération dans les domaines militaire et civil, notamment avec la fourniture d’armements.
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En revanche, certains comme Badra Alou Sacko, président du Comité de suivi de la société civile pour la réussite de la transition, sont moins enthousiastes. Pour ce dernier, «la montagne a accouché d’une souris ». Il regrette notamment l’absence d’annonce concrète sur l’installation d’une base militaire russe, de même la déclaration faite par Lavrov sur l’Accord d’Alger dont il veut confirmer la mise en œuvre. Alors que « pour une grande majorité des Maliens, il s’agit d’un accord de partition et de démolition du pays ».
Le Mali entretient depuis son indépendance des relations d’amitié avec la Russie qui sont au beau fixe depuis la prise du pouvoir par les militaires qui ont renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020.
Avec le gouvernement de transition, la politique étrangère du Mali s’oriente vers la diversification de ses partenariats.