Au Mali, la prolifération des partis politiques remonte à 1997 selon Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif du Mali en remplacement de l’Assemblée nationale au cours de la période de transition.
Selon lui, c’est «le financement qui est à l’origine de leur prolifération». À l’en croire, avant le coup d’État de la junte en août 2020, il y avait 282 partis politiques dont 241 ont accepté d’aller aux Assises nationales de la refondation de l’Etat (ANR) alors que 41 avaient refusé. La phase finale de ces Assises, qui a eu lieu en août dernier, est censée constituer le préalable à des élections et un retour des civils au pouvoir et «faire le diagnostic sans complaisance de l’état de la nation, d’en tirer les meilleures leçons, d’analyser en profondeur la situation globale du pays», a déclaré le colonel Assimi Goïta.
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La réduction des partis politiques au Mali étant une recommandation des Assises nationales de la refondation. Nouhoum Keïta, journaliste, analyste politique et membre de la société civile, estime qu’il «faut un véritable débat national autour de la question de la prolifération des partis politiques, revoir tout le dispositif institutionnel, juridique pour limiter leur nombres.» Pour lui, les citoyens doivent se retrouver dans les partis politiques et faire le choix du parti qui défend le mieux leurs intérêts.
Pour sa part, Hamidou Doumbia avance qu’il faut «une rigueur du côté du ministère de l’Administration territoriale quand au respect de la charte des partis politiques.» Pour lui, près de 80% de ces partis ne remplissent pas les conditions exigées par la loi. La Cour Suprême a relevé que plusieurs partis politiques qui n’ont même pas de siège, qui ne participent pas aux élections, et plus grave, les comptes de certains partis n’ont pas été certifiés par la section des comptes de la Cour Suprême. Autant de griefs qui constituent des violation de la charte sur les partis politiques.