Les données des résultats du vote de la présidentielle mauritanienne du 29 juin dernier ont été validées par le Conseil constitutionnel, consacrant la victoire du président sortant et candidat à sa propre succession, Mohamed Cheikh El Ghazouani, avec 56,12% des suffrages. Ces chiffres sont contestés par Biram Dah Abeid, député et leader abolitionniste, classé deuxième avec 22,10% des suffrages, qui dénonce «des fraudes».
Plusieurs centaines de partisans de ce candidat sont actuellement arrêtés, suite à une manifestation à l’origine de la mort de trois jeunes dans la ville de Kaédi, selon un bilan du ministère de l’Intérieur.
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A ce titre, le président de la CNDH, un organe consultatif chargé de conseiller les autorités dans son domaine de compétence, a noté un déroulement «normal» des opérations le jour du vote, conformément au constat de nombreux observateurs nationaux et internationaux, avec cependant des réserves par rapport au rayon limité de ces missions d’observation par rapport au nombre des bureaux de vote, notamment dans le pays profond.
Evoquant les contestations, le président de la CNDH déplore le fait que les candidats s’estimant lésés par le traitement des résultats, n’aient pas exercé leur droit de saisine du Conseil Constitutionnel, conformément à la loi.
Abordant les manifestations post-électorales dans la ville de Kaédi et ailleurs, maître Bouhoubeini explique la réaction des autorités, sans toutefois lui donner de justification. Il demande l’ouverte d’une enquête indépendante sur les cas de décès et le traitement des personnes arrêtées, dans le respect des règles de la procédure pénale: remise en liberté des individus sur lesquels ne pèsent pas des charges et déferrement devant la justice de ceux à qui il est reproché d’éventuelles infractions.