A quelques mois des élections législatives, régionales et municipales, l’échiquier politique mauritanien connait un certain chamboulement. Les partis politiques et autres organisations peaufinent leurs stratégies dans la perspective de ces joutes électorales qui pourraient redessiner la carte politique mauritanienne.
C’est à ce titre qu’une nouvelle coalition a vu le jour: «Espoir Mauritanie». L’annonce officielle a été faite lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 22 décembre dernier à Nouakchott, en présence des dirigeants de cette nouvelle coalition et des représentants des partis politiques mauritaniens.
Trois responsables de la nouvelle coalition ont dressé un tableau critique de la situation politique, économique et sociale du pays, marquée disent-ils par des tâtonnements au sommet de l’Etat, le bradage des richesses naturelles, notamment minérales et halieutiques du pays, l’exclusion sociale, etc.
Dans ce contexte, les membres de la nouvelle coalition ont affiché leur détermination à aller en rang serré aux prochaines échéances électorales, pour impulser un changement par les urnes et apporter leur pierre au changement dans la gouvernance du pays.
Balla Touré, coordinateur du Sursaut Populaire Démocratique (SPD), parle d’une coalition née après de larges concertations et signale son ancrage dans l’opposition au régime du président Mohamed Cheikh El Ghazouani. Il évoque un contexte actuel de crise marqué par une absence de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, d’où la nécessité de créer une nouvelle dynamique de rupture avec le système de gouvernance actuel, porteuse d’espoir et proposant un projet de société différent. Ce qui implique une unité sans faille dans la perspective des prochaines élections législatives, régionales et municipales de 2023, mais aussi un compagnonnage qui va bien au-delà de cet horizon. Il insiste enfin sur l’engagement des différents responsables en faveur de l’unité et de la démocratie en Mauritanie.
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Youssouf Issa, président du Rassemblement des Démocrates Progressistes (RDP), présente une coalition qui symbolise l’espoir d’un peuple multinational, face à une crise multiforme et «une démission» de la classe politique, des syndicats et même de certains segments de la société civile. Il décline un objectif à déployer à travers une mobilisation populaire qui rendra possible un changement à travers les urnes. Le président du RDP exprime «une profonde conviction par rapport à l’aspiration des Mauritaniens au changement et entend susciter l’espoir de mettre fin à un système qui secrète l’exclusion, la misère et de nombreux autres maux».
Diop Amadou Tidiane, président du Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD), rappelle le contexte particulier du pays et présente la Coalition «Espoir de Mauritanie» comme une plateforme ouverte à tous les citoyens aspirant à l’unité et à la cohésion nationale, qui permettra d’aller ensemble aux prochaines consultations électorales, avec une dynamique inscrite dans la durée pour un projet de société. Il lance un appel à une adhésion massive des Mauritaniens.
Enfin, il faut souligner que la coalition «Espoir Mauritanie» compte aussi dans ses rangs des figures connues de la classe politique mauritanienne, dont les députés Kadiata Malick Diallo et Coumba Dada Kane.