La Mauritanie se dirige vers des élections, législatives, régionales et municipales en mai prochain, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation du corps électoral. Des décisions qui suscitent diverses réactions des hommes politiques et de la société civile.
Le Professeur Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP, opposition), tête de liste nationale de cette formation pour les prochaines législatives, spécialiste du droit et Cheikh Sidaty Haiba, directeur du journal Al Akhbar, expliquent la décision des autorités et ses conséquences sur la configuration de la scène politique nationale.
Pr Lô justifie la dissolution de l’Assemblée nationale par la tenue des élections avant l’expiration du mandat en cours. L’assemblée dissoute avait été élue en septembre 2018, le collège électoral est convoqué le13 mai 2023.
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Il rappelle les prérogatives constitutionnelles du président de la République qui lui confèrent formellement le droit de dissolution. Mais au-delà, l’homme politique et spécialiste du droit, revient sur le débat juridique d’ordre général, au sujet des divergences d’appréciation relatives au pouvoir de mettre fin à un mandat en cours et conféré par le suffrage universel.
Le Pr Lô donne également sa lecture de la configuration de la scène politique et la nécessité d’un processus électoral transparent, démocratique, consensuel et apaisé, pour permettre à la Mauritanie de faire face aux défis intérieurs et à un contexte sécuritaire sous-régional trouble.
Cheikh Sidaty Haiba, directeur d’Al Akhbar revient également sur la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation du collège électoral au mois de mai prochain.
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Le journaliste insiste particulièrement sur le caractère «volatile» d’une scène politique en pleine mutation, avec la transhumance de quelques députés ayant quitté les couleurs des partis sous lesquelles ils avaient été élus en 2018.
Un mouvement qui devrait connaître un coup d’accélérateur avec la publication des listes d’investitures d’«Insav» principal parti de la majorité, dont les frustrés ayant une solide base électorale, pourraient déposer leurs baluchons dans les partis satellites de la mouvance présidentielle, et même de l’opposition pour les cas les plus extrêmes.